Le parc

Alana était assise dans un parc en train de lire un livre qu'elle prenait plaisir à feuilleter depuis quelques jours. "La Grande École du Mal et de la Ruse". Un livre de Mark Walden qu'elle avait trouvé à la bibliothèque du coin et qu'elle avait acheté pour quelques pièces. Dans le livre Otto, un gamin de 13 ans, prodige intellectuel, déjoue les pièges des plus grands organisateurs de l'époque et se démarque par un coup des plus surprenant. Il réussit ce dernier tellement bien qu'il réussit à faire tomber le président et ce, sans même que celui ne puisse l'expliquer. Cependant, en faisant cela, malgré toutes les précautions qu'il avait pris, il se fit kidnapper et fut envoyé dans la GEMR (Grande école du mal et de la ruse) Bref, elle riait en lisant son livre, tout en relevant la tête de temps à autres pour voir ce qui se passait autour.

Invité

Le Gazophylax venait profiter du soleil artificiel qui éclairait l’intérieur du grand dôme botanique. Assis sur une branche d’arbre, il se prélassait à la chaleur, faisant du même coup un brin de toilette. Les oiseaux chantaient et une rivière coulait paisiblement un peu plus loin. D’ailleurs, sur un banc près de l’eau était assise une jeune femme. Elle lisait un livre que le chat n’identifia pas. Il détestait lire. Ce qui était écris dans chaque livre s’était passé dans un monde ou presque. Etant donné son don d’omniprésence, il connaissait donc déjà toutes les histoires que pourrait jamais lire cette charmante demoiselle.

D’un bon agile, il sauta dans sa direction, courant dans le vide selon une pente qui l’emmena près de l’épaule droite de sa cible. Il l’avait déjà vu, elle s’appelait Alana Marvel d’après ses souvenirs.

-Eh bien ! Je crois que l’on ne se soit pas fait présenter ma chère dame ! Permettez-moi de commencer, je suis le roi de Toténa, l’Empereur des mondes, le dieu des félins, le parangon de toutes formes de vie ! Mais vous pouvez m’appeler Gazophylax !

Il accompagna ses paroles d’une révérence en se mettant debout sur ses pattes arrières qui flottaient toujours dans le vide. Il adorait imiter les humains et tout particulièrement leurs rituels qu’il considérait comme le plus inutile, celui de la présentation.

-Est-ce que vous me feriez une place sur ce banc pour que je puisse m’y reposer ?

Absorbée par sa lecture, elle ne s'était pas apperçu de la présence du félin royal avant qu'il ne bondisse près d'elle. Elle referma son livre, insérant un signet à l'endroit de sa page et jetta un coup d'oeil sur le nouvel arrivé. N'ayant pas l'habitude d'entendre un chat parler avec des mots, elle sursauta et le regarda fixement.

- Vous parlez ? Avec des mots ?

Elle notta dans le discours de ce dernier l'air hautain avec lequel il avait proposé être le "roi" des lieux. Elle ne se souvenait pas de ce détail. Il est vrai que cela ne faisait que très peu de temps qu'elle était arrivée dans le coin. Le voyant faire une révérence, elle se demanda si elle n'était pas sous l'effet d'un coup de chaleur ou de quelque malaise que ce soit.

- V-vous faire une place ? Mais depuis quand est-ce que les chats parlent ? ... et puis... comment est-ce possible qu'on ne m'ais pas informé que le souverain de ces lieux était présent ? Vous vous moquez de moi... un souverain ne se promène pas devant les gens de cette manière sans être sous bonne garde.

Elle observa autour ne voyant personne dans les environs qui semblait surveiller son interlocuteur.

- J'ai peine à vous croire, mais va pour la place.

Elle lui fit une place et attendit de voir sa réaction.

Invité

Le Gazophylax écouta Alana Marvel poser ses questions. Il prit le temps de s’installer, fit apparaître un trône sur lequel il s’assit, un cigare que ses pattes portèrent à sa bouche et des lunettes de soleil. Il tira une bouffée puis lâcha, sarcastique.

-Tu es depuis longtemps à Toténa ? Inutile de répondre, j’étais là quand tu es arrivé. En tout cas, des chats parlants ne sont pas rares, ils sont même les coqueluches de certaines adolescentes. Mais le Gazophylax, il n’en existe qu’un ! Je suis partout à la fois, je défie les lois de la gravité et je peux faire apparaître ou disparaître à peu près ce que je veux !

Il fit tomber la cendre de son cigare dans un cendrier qui eut l’obligeance d’apparaître au bon moment. Il souleva ses lunettes noires et fit un clin d’œil à la jeune femme.

-Tu sais, il y a beaucoup de merveilles à voir ici, et je peux tout contrôler selon mon désir. Mais je n’ai aucune envie de faire ça ! Je suis plus un dirigeant en congé perpétuel qu’un vrai roi. En attendant, j’ai laissé ma place aux vieux types de la Haute Cour de Justice. Ne t’offense pas, je sais que tu es dans la branche judiciaire aussi. Tu es juste l’exception qui confirme la règle !

Un frigo se matérialisa devant eux. La porte s’ouvrit et un verre de jus d’orange s’approcha du Gazophylax, lui permettant de se rafraîchir. La porte se referma et le félin déclara :

-Pense à ce que tu veux et lorsque tu ouvriras la porte, il s’y trouveras ce que tu désir en ce moment.

Le chat observa attentivement ce qui allait suivre. Le frigo pouvait s’agrandir à l’infini pour laissé passer ce que désirais Alana. Ca pouvait être intéressant de savoir ce qui allait en sortir.

Les démonstrations du félin ne firent qu'ajouter à l'effet de surprise de ce que la rencontre ajoutait déjà. Alana ne savait trop que répondre vis à vis de ce que le chat disait. Elle fut cependant surprise de voir un frigo apparaître devant eux.

- Mais qu'est-ce que... ?

Citation :: -Pense à ce que tu veux et lorsque tu ouvriras la porte, il s’y trouveras ce que tu désir en ce moment.

Alana hésitait à faire ce que le félin lui proposait. Ses inquiétudes étaient principalement basées sur le fait qu'elle avait l'habitude de penser à tellement de choses en même temps qu'elle aurait de la difficulté à savoir exactement ce qu'elle voudrait.

- Je vous remercie, mais j'ai tout ce dont j'ai besoin pour le moment.

Elle n'osait pas trop l'avouer, mais les démonstrations de magie de ce dernier l'embarassaient. Elle ne savait pas quoi penser vis à vis de tout ça. Ce chat était décidément très étrange.

Invité

Le Gazophylax grogna, il faillit cracher mais se retint, par orgueil. Il aurait pu obligé la jeune Alana Marvel à faire ce qu’il lui avait demandé mais il n’aimait pas forcer la main aux gens. Il se contenta de remarquer :

-Je te proposes ce que tu veux et tu hésites… Vous êtes vraiment étranges vous autres humains…

Il tira une autre bouffé de son cigare dont la fumée se mit à tourner au bleu puis au jaune avant de finir sur un rouge vif. Le visage d’Alana se dessina à la perfection, y compris au niveau des couleurs. Le portrait fit une grimace à la vraie puis disparut dans un coup de vent. Le félin sourit. Il aimait l’humour, surtout le plus basiques, les grimaces, les tartes à la crème et autres coussins péteurs étaient dans sa vision du paradis. Vision que malheureusement peu d’humains partageaient, surtout quand s’était eux qui se prenaient des tartes en pleine figure.

-Je me demandes à comment vous perdez votre enfance vous autres. Lorsque vous êtes petits vous rigolez à mes blagues et à mes farces et quelques années après vous me courrez après avec un balai. Je ne dis pas que ce n’est pas aussi très amusant mais je trouve le changement de comportement très étrange.

Les lunettes de soleil disparurent et le petit trône fut remplacé par un sofa de la même taille, adaptée à celle d’un chat. Le cigare s’évapora, laissant la place à un crayon et un bloc-notes avec lequel le Gazophylax entreprit de noter ce qui lui passait par l’esprit.

-Vraiment très étrange…

En temps normal, il ne voyait pas la surprise des autres mais la surprise et peut-être le stress d’Alana commençait à devenir palpable, même pour le félin.

-Vous êtes sûre que vous vous sentez bien ? Si vous allez mal, le frigo est toujours là, ouvrez-le et il y aura de quoi vous soigner, à moins que vous ne souhaitiez autre chose ? Ca peut aller du gâteau apéritif à un château avec douve en passant par la navette spatiale et le cheval de course ! Ne vous gênez pas surtout ! Je peux avoir tout ce que je veux en quantité illimité !

Décidément, le manque de sommeil commençait à influencer la demoiselle.

* Je dois être en train de rêver... C'est sûrement ça... Je rêve que je parle à un chat et que ce dernier fait apparaître des trucs étranges... ou bien... j'hallucine et je ferais mieux d'aller dormir... *

Gazo a écrit:: -Vous êtes sûre que vous vous sentez bien ? Si vous allez mal, le frigo est toujours là, ouvrez-le et il y aura de quoi vous soigner, à moins que vous ne souhaitiez autre chose ? Ca peut aller du gâteau apéritif à un château avec douve en passant par la navette spatiale et le cheval de course ! Ne vous gênez pas surtout ! Je peux avoir tout ce que je veux en quantité illimité !

- Heuh... non... du tout, je crois pas me sentir bien parce que j'agis comme une timbrée. Je parle à un chat et, voyez-vous, dans mon monde, on leur parle par télépathie... ce qui n'est pas votre cas, et ils ne font pas apparaître des trucs étranges...

Elle marqua une légère pause...

- Je vous demande pardon, je dois être fatiguée... Je n'ai pas dormi beaucoup ces derniers jours à cause d'une histoire de procès... et ya des trucs tellement étranges qui arrivent...

Alana repensait à son rêve. Elle était poursuivie par un psychopathe qui à la fois était son mentor. Au début, il lui avait dit qu'elle avait 3 jours pour s'en sortir puis après, alors qu'elle était cachée, il lui avait dit qu'il n'y aurait plus de limite de temps et qu'elle devrait le neutraliser, voir, le tuer pour s'en sortir. Ces remarques avaient fait panniquer la demoiselle mais elle avait eu l'idée de construire des pièges adaptés aux humain, plus particulièrement, à son poursuivant et à l'idée particulière qu'elle avait en tête "Make them run ! " (Traduction : "Fais-les courrir". )

- Et puis ya ce rêve étrange...

Invité

Le Gazophylax commençait à être agacé par la perplexité de la jeune femme. Elle avait bien dû voir des choses étranges depuis qu’elle était à Toténa, pourquoi un chat parlant et magicien serait-il plus bizarre que les dinosaures qui servaient de montures à certains habitants ou aux technologies de pointes présentes un peu partout ? Alana devait vraiment avoir l’esprit embrumé. C’est alors qu’elle parla du rêve.

-Parles moi un peu de ton rêve. Moi je n’en fait jamais, j’adore entendre les gens en parler.

Le Gazophylax ne rêvait pas et d’ailleurs, à son souvenir, il ne dormait pas de toute manière. Mais il avait souvent entendu des personnes en parler et ça le fascinait, il avait l’impression d’être un aveugle à qui on parlait des couleurs au début mais au fil du temps il avait appris à apprécier certains des sens cachés ou même directs de ces rêves. Son analyste préféré était Freud dans ce domaine, non pas qu’il le trouvait plus juste que les autres mais la tête des humains était toujours à mourir de rire lorsqu’on leur racontait que leurs rêves étaient des ramassis de désirs sexuels et autres fantaisies propres à faire rougir les êtres sexués.

-Je m’y connais un peu, parles-moi en je t’en pris !

Voyant avec quel intérêt ce dernier lui demandait de parler de son rêve, elle commença à raconter celui-ci ;

- Bah alors voilà... Je m'appelais Sandra Miller, j'étais une jeune femme aux cheveux moyens, rouges et j'étais chez mes parents avec un type nommé Khoral. Ce dernier était plutôt étrange, mais moi aussi. C'est comme si j'avais des milliards d'informations qui me trottaient dans la tête et c'était très confu par moment. On était assis et on discutait. Il m'a raconté son histoire. Une histoire plutôt farfelue mais qui prenait son sens. Le type avait un pouvoir sur le sang. Je ne me souviens plus très bien lequel mais bon... Quelques minutes, voir quelques heures avant, il m'avait demandé de devenir son apprentie et puis, après de nombreuses hésitations, j'avais fini par accepter.

Elle marqua une pause pour être certaine de ne rien oublier.

- Bref, on commençait la formation et puis je me suis levée, et il m'a fait tomber au sol et m'a murmuré que la prochaine épreuve était une épreuve de douleur et que j'avais le choix entre combattre et fuir, que j'avais 3 jours pour m'en sortir et que si je ne réussissais pas l'épreuve, il me tuerait et tuerait ma famille. Bref, j'ai fini par décider de fuir et je me suis réfugiée dans une grotte où j'allais souvent quand j'étais petite. Un peu plus tard, alors qu'il passait non loin de la grotte, il m'a crié qu'il n'y avait plus de temps limite, que le terrain de jeu était la forêt et que si je sortais de la forêt, il s'en prendrait à mes proches... Il m'a dit que mes seules chances de m'en sortir étaient de le piéger ou de le tuer... Alors je me suis mise à penser à toutes sortes d'options pour m'en sortir... Il faisait nuit et j'avais très peur...

Elle émit un soupire...

- Ça avait l'air tellement réel...

Invité

Le Gazophylax écouta avec attention le récit d’Alana, son rêve était étrange. Le chat se garda de le commenter à la manière de Freud et expliqua :

-Certains pensent que les rêves sont des souvenirs de vies passées ou encore qu’il s’agit de souvenirs d’autres personnes encore vivantes à qui on est lié pour des raisons inconnues. La femme au cheveux rouge que tu incarnais était peut-être une de tes facettes ayant vécus dans un des monde du Multivers. Ou peut-être encore qu’elle vivra dans un futur plus ou moins proche. Je pense qu’il s’agit plutôt de cela, car je sais tout sur tout, je suis partout, si de telles personnes avaient existés je le saurais.. Mais il m’arrive d’oublier certaines choses, donc on ne sait jamais…

Se grattant l’oreille avec une patte, il nota deux trois choses sur son carnet puis le fit disparaître.

-Ce genre de rêve est assez rare, les derniers qui en ont eu sont souvent partis à la recherche de cet autre moi à travers les mondes. Entre nous, ils sont morts avant d’y arriver ou ils cherchent encore…

Le Gazophylax aimait cette idée de lien entre différentes personnes à travers les mondes, c’était le genre de phénomènes étranges qui pimentaient la vie des Voyageurs.

Bien que l'idée de connaître tout sur tout puisse paraître impossible à la demoiselle, elle tint compte que ce dernier avait peut-être raison sur le fait que l'histoire qui se déroulait se déroulait peut-être, voir sans aucun doute dans un des autres mondes du multivers.

- Je ne crois pas que je partirais à la recherche de Sandra... Je crois qu'on est simplement liées et que le simple fait d'être liées l'une à l'autre peut nous apprendre beaucoup de choses l'une comme à l'autre...

Tenant son livre entre les mains, elle jetta un coup d'oeil au chat qui se grattait l'oreille. C'est fou ce que ça peut être étrange desfois de voir des choses inhabituelles...

- Et vous Gazophylflax ? Heuh... Gazophlax... hmm... Vous en pensez quoi de cette théorie ?C'est quoi déjà votre nom ?

Invité

Le félin lâcha un miaulement de désespoir lorsqu’Alan écorcha son nom.

-Mon nom est Gazophylax, c’est du latin. C’est un peu dur à retenir mais c’est mon nom !

Il descendit du banc et se mit à grandir, devenant bien vite une superbe panthère à la belle robe noire. Il changeait de forme de temps à autre mais gardait toujours une apparence féline, par principe.

-Sinon, pour moi ce n’est pas une théorie. Je sais que ce lien existe, les personnes qui m’en ont parlé était très sérieuse et je voyais exactement dans quel monde était leur double. Mais je ne leur ai rien dis, ça aurait gâché leur plaisir. Mais ces rêves sont très rares, la majorité ont une autre explication, qui diverge selon les scientifiques, les magiciens, les philosophes et les érudits

D’un coup de patte, il joua avec l’eau du ruisseau non loin. Il dérangea les petits poissons qui s’agitaient près de la surface.

-Ca doit être étrange de rêver quand même… J’aimerai bien essayer au moins une fois…

Alana tenta de redire le nom du chat...

- Gazophylllex... non... Gazophylax ? Gazophylax... c'est bien ça ? demanda-t'elle hésitante.

La demoiselle ne savait pas trop que dire devant le fait que le magicien ne partageait pas tellement ces informations avec les gens.

- Vous n'en parlez donc presque jamais ? Vous ne divulguez votre savoir qu'à peu de gens ? Est-ce bien ça ?

Il y avait une pointe de tristesse dans les derniers propos du chat concernant les rêves, alors elle y répondit ;

- Vous savez, beaucoup de gens voudraient bien ne pas rêver...

Invité

Le Gazophylax fut heureux d’entendre qu’Alana arrivait enfin à prononcer son nom correctement. Toujours sous sa forme de panthère, il s’allongea en face D’Alana et répondit à ses questions :

-Si on donnait aux gens ce dont ils rêvent, leur vie perdrait tout son intérêt. Je suis capable de donner tout ce qu’il désir à n’importe qui. Mais je m’y refuse. Premièrement, quoique je donne aux Humains ou à d’autres créatures, ils seront incapables de me le rendre, je n’ai donc aucune obligation envers eux. Ensuite, je doute vraiment qu’ils aient besoin que je leur fournisse tout sans efforts, à part les transformer en larves sans espoir et sans rêve, je ne vois pas ce que ça pourrait faire.

Mais de temps à autre, pour m’amuser, j’accorde certaines choses à des personnes prises au hasard. Car après tout, si rien ne m’oblige à donner des choses, rien ne m’empêche non plus de le faire.

Lorsqu’Alana parla des rêves, il se sentit partis pour une autre tirade.

-Chaque chose à sa place ma chère Alana. Le rêve fait partie de ta nature, il est important d’en avoir même si on ne connait pas encore son intérêt. Ce n’est pas parce qu’on ignore la fonction de quelque chose qu’on doit forcément s’en passer. Et puis, je ne vois pas pourquoi certaines personnes voudraient arrêter de rêver. Ils sont différents selon les nuits non ?

- Certes, c'est bien beau d'avoir un don comme ça de pouvoir se métamorphoser ou bien de faire apparaître ce qui vous plaît ou encore de tout savoir, mais n'est-ce pas lassant de toujours avoir des gens qui vous demandent des services ? Ces gens par la suite finissent par développer une totale dépendance et ne peuvent plus se passer de vous... Pour ma part, je tolère mal la dépendance...

Alana se souvint de ses précédentes aventures...

- J'ai déjà eu affaire à un enseignant autrefois, sauf que plutôt que de dépendre de lui, j'ai préféré puiser mes informations de plusieurs personnes différentes. De cette manière, j'avais plusieurs opinions différents et j'avais d'avantage de liberté de choix. Je crois que de cette manière, je ne dépendais pas d'une seule personne, mais de plusieurs... Vous voyez ce que je veux dire ?

Invité

Le Gazophylax écarquilla les yeux, qu’est-ce qu’Alana était en train de raconter ?

-Les gens ne me demandent pas des services, ils savent que j’agis selon ce que je désir. Je ne suis pas contraints au même choses que vous, si des gens me harcèlent, il me suffit de disparaître après leur avoir envoyé une tarte à la crème dans la figure.

Sinon, la dépendance peut être une bonne chose selon les cas. Dans certaines périodes difficiles, il vaut mieux que le peuple ne pense pas par lui-même pour éviter qu’il ne se concentre sur autre chose que les objectifs vitaux. Et puis, pour les avis venant de différentes personnes, ça ne sert pas forcément à grand-chose. A part avoir un point de vue différent par personne, on n’avance à rien. A part si l’on s’amuse à faire un pot-pourri de tout ce qu’on a entendu, ce qui est aussi idiot que d’écouter une seule personne.

En tout cas, je suis heureux de ne pas avoir affaire à de tels problèmes, tout ce que je veux savoir je le sais et les choses que je ne veux pas savoir n’ont après tout que peu d’intérêt à mes yeux. Par exemple, je me contrefiche des fondements sur la psychologie humaine ou de la vérité sur l’ensemble des rêves. Je sais deux trois choses que j’ai glané au fil du temps mais je ne pousserai pas plus loin.

Poussant un bâillement qui dévoila ses crocs acérés, le Gazophylax continua :

-Sinon, pour ton histoire d’enseignant, ça dépendait ce qu’il apprenait lors de ses cours. Mais même pour des matières ayant rapport avec l’humain dont inexactes, un professeur est normalement plus performant que d’autres personnes et a poussé le raisonnement plus loin. Et même si ce n’est pas le cas, il enseigne un programme choisis par les dirigeants, qui est donc sensé uniformisé les élèves pour le bien de la nation.

Evidemment, vous aimez ou vous n'aimez pas ce qu’on fait de vous, mais il y a toujours des choses cachées dans ce qu’on vous apprend de manière arbitraire dans vos écoles.

Alana émit un petit rire en entendant la remarque phylosophique de Gazophylax concernant l'éducation. Elle repensa à la discussion qu'elle avait eu quelques jours plutôt avec une jeune demoiselle qui lui demandait assistance pour ses études en phylosophie. Si cette demoiselle entendait ça... ça pourrait sûrement l'intéresser...

- C'est drôle que vous parliez phylosophie parce que justement, il y a quelques jours, une demoiselle me demandait conseil parce qu'elle avait un devoir sur la liberté à rédiger...

Elle chercha quelques secondes la question dans sa tête...

- Y a t il des illusions de libertés? ... c'est la question qu'elle me posait... Je lui ai répondu par l'affirmative en développant légèrement... Et vous ? Vous en pensez quoi ?

Invité

Le Gazophylax s’étira et se mit à marcher de long en large, afin de clarifier sa pensée.

-La liberté est un mot, comme d’habitude, il faut d’abord lui donner un sens. Il y en a tellement de différents que je pourrais en parler des heures…

Mais pour faire simple, je ne pense pas que l’homme soit libre par définition, du moins pas totalement. La vraie question n’est pas de savoir s’il y a des illusions de liberté, la vraie question est de savoir « est-ce que c’est important ? ». Pourquoi la liberté vous paraît si importante à vous autres humains, après tout, être libre ne garanti pas la survie, pas plus que la joie. Vous y associé sûrement des sentiments qui ne vont pas avec.

Mais attend donné qu’en temps que têtes de mules vous voulez votre liberté, le meilleur moyen est de vous en donner, sous forme artificielle. Comme ça, on peut vous dirigez tout en vous faisant croire que vous êtes libres.

Vous devriez non pas rechercher la liberté ou autre chose mais l’accomplissement. Votre vie doit avoir un sens, peu importe qu’il soit décidé par d’autres.

Le félin s’arrêta, fit apparaître une gamelle dans laquelle il lapa un peu d’eau puis continua :

-Mais attention, ce n’est pas parce que je dis cela qu’il n’existe pas de liberté. Cela signifie juste qu’on peut vous avoir et pas forcément pour faire le mal. De toute manière vous êtes une espèce étrange avec des notions de bien et de mal tout à fait dégoutantes, vous n’imaginez pas un seul instant aux conséquences possibles de vos actes. Vous êtes capables de tuer quand il ne faut pas mais vous vous posez des questions d’éthiques lorsque tuer est nécessaire pour votre survie. C’est pour cela qu’il faut parfois vous manipuler pour votre propre bien.

- C'est exactement ce que je croyais. répondit-elle en se frottant le menton.

- Je crois que les gens, peu importe la décision qu'ils prennent, n'ont jamais vraiment le choix parce qu'ils sont toujours limités par la peur. Hors, dans la peur, on n'a pas vraiment de choix... mais plutôt d'options confortables ou non.

La demoiselle regarda le chat. Elle semblait étonnée que ce dernier soit si informé sur des sujets aussi étranges que la liberté.

Invité

La réflexion d’Alana paraissait étrange au Gazophylax.

-La peur ? Mais la peur est une bonne chose, c’est la base de la survie des êtres vivants. S’échapper avant de subir des conséquences blessantes ou mortelles. Ensuite, si tu veux parler de la peur des humains ou autres créatures face à l’inconnu, là je suis d’accord.

Mais pourtant, tu juges les choses selon tes critères d’humaine, ou en tout cas, de ce que tu es qui s’en rapproche. Moi je suis l’histoire du Multivers depuis un nombre incroyables d’années et je peux te dire qu’une chose ne doit jamais être considérée comme mauvaise ou bonne à long terme.

La peur entraîne souvent des problèmes aux humains mais cela leur permet parfois de se dépasser et d’arriver à un degré de compréhension qu’ils n’auraient pas atteint sans cette peur. En plus, craindre quelque chose est une marque de conscience, ne pas avoir peur dans un premier temps de l’inconnu est considérée, à juste titre, comme de la folie par tes congénères.

Plusieurs choses dominent chez l’humain et même si les variantes sont infinies, pour moi, les deux principales sont la peur et l’espoir. Si vous essayez de détruire l’un des deux, vous renoncez à votre part d’être intelligent pour devenir autre chose, très souvent bien plus pitoyable.

Revenant sous sa forme de chat, il fit apparaître une bouée sur la rivière et alla se poser tranquillement dessus.

-Retiens juste ça, un acte aussi bon et généreux soit-il peut entraîner un désastre à long terme et les pires atrocités peuvent donner naissance à des ères de prospérités et d’entente.