Totena-RPG Bienvenu à Totena, la ville d'entre les mondes. |
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| Quelques éléments concernants l'orbe | |
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Cesnij Voron Voyageur
Nombre de messages : 116 Age : 33 Date d'inscription : 21/11/2008
Feuille de personnage Monde d'origine du personnage: Alayn nb de ligne moyen: 5-10
| Sujet: Quelques éléments concernants l'orbe Mar 20 Jan - 22:41 | |
| En fait je vais faire plus que vous passer quelques éléments là-dessus, je vais poster quelques chapitres de mon livre. Deux sur Cesnij (pas finis) >et un sur un personnage que j'aurais du poster il y à un mois pour être dans l'ambiance... mais à ma sauce!<désolé, promesse non tenue pour le moment, je crois que vous aez assez de lecture comme çà!
Chapitre2:Anecdotes du Grand Nord
La petite ville de Fort-Woodson, au nord de l'empire Alain formait un avant-poste commercial intéressant pour les marchands de fourrures du fait de sa proximitée avec les indiens iroquois autochtones et de la composition assez exotique de sa population, en grande partie éleveurs de rennes, bûcherons et trappeurs.
Sa situation géographique au pieds des flancs nord des monts Opale à la lisière des terres polaires en avait fait un fort.
Mais depuis longtemps les soldats étaient partis et plus personne n'écoulait de tabac ou d'alcool en grande quantité dans cette région.
La ville, au moment de notre histoire, comportait environ Deux-mille Huit-cent habitants, chiffre stable en raison du peu d'émigration et d'immigration, dûent à l'isolation et à l'enclavement de la bourgade.
Un fait nouveau cependant troublait depuis peu la monotonie de la vie à Fort-woodson: le télégraphe impérial venait d'ouvrir un bureau de transmission et la ville était ainsi tenue au courant de ce qui se passait de l'autre côté des crêtes tandis que la création de journaux locaux la "Northern Daily" et la "Wopee's Gazette" relançaient quelque peu l'économie.
Malgré les nouvelles désastreuses venant du sud, annonçant une guerre imminente avec la fédération des douzes républiques et d'importants mouvements de troupes aux frontières, les gens étaient optimistes.
Mais les forêts ne son jamais exempte de légende plus où moins horribles et Fort-woodson allait bientôt figurer au chapitre des légendes les plus ignobles de notre temps.
Nul ne peu prétendre connaître la véritable histoire de Fort-Woodson, aussi je vait vous la conter telle qu'elle ma été transmise.
Les indiens véhiculaient des histoires assez folles en ce temps là, pleine de loups-garou, d'esprit vengeurs, de lieux mystiques et autres fables farfelues plus où moins issue du folklore.
Quand les millitaires revinrent s'installer dans le fort en 1921, ce genre d'histoire se remis à circuler avec vivacité, mais nul n'y prétait attention car l'alcool et le tabac redevenaient des sources de revenus lucratifs, et que la prospérité s'installait de nouveau.
Les deux-cents hommes du 24eme et 26eme bataillon d'infanterie s'installèrent temporairement dans le vieux fortin colonial et lancèrent rapidement une campagne de recrutement en ville pour trouver des terrassier, ce qui avait un effet d'autant plus positifs sur une population assez touché par le chômage, et jeunes et oisifs se précipitèrent sur l'offre.
Les travaux commencèrent en juillet, un mois après l'installation des soldats, et dans la deuxième semaine d'Août ils fûrent términés.
Le chantier visait à déffricher et aplanir une portion de la forêt proche du lac winipeg, afin qu'une centrale électrique et une base d'appoint soit construites.
Mais le 21 au matin, les ouvriers autochtones fûrent remerciés et vers dix heures quatres gros zeppelin atterissaient dans la clairière déersant ouvriers, ingénieurs et matériel.
Les habitants de Fort-woodson n'était pas très heureux de voir des "étrangers" voler ce qu'il pensait être leur travail et rapidement des histoires plus où moins fantaisistes commencèrent à circuler, liées autant au fait que les habitants du bourg dénigrait les ouvriers impériaux sur leurs moeurs en leur prêtant des comportement sexuels et alimentaires outrageux, qu'au fait que le chantier était ceinturé par une clotûre électrifié et qu'il n'était pas permis d'y accéder. Par dessus le marché les ouvriers eux-même débitaient des fables inbuvables quant au fait que le complexe militaire était bien plus vaste en sous-sol qu'en surface et que ça ressemblait foutrement à un chantier de métro.
Les termes "complexe souterrain" et "métro" ainsi que les les englobants étant totalement inconnus aux locaux, leurs histoires fûrent prise pour des contes d'ivrognes (ce qui ne manquait pas souvent il est vrai d'advenir).
Les travaux s'achevèrent en 1922, le 12 avril, et le jour-même deux gros zeppelin ammenèrent les ingénieurs de la centrale, des gens en blouses blanches connus sous la dénomination de "scientistes" et de grosses caisses de matériels ainsi que des générateurs électriques et des turbines hydrauliques, puis ils rembarquèrent les ouvriers et repartirent vers le monde.
Pendant ce temps les menaces de guerre des treizes républiques à l'encontre de l'empire s'intensifiaient de plus en plus et attaignaient leur paroxisme verbal, tandis-que des tribus indiennes du nord disparaissaient mystérieusement, comme cela, du jour au lendemain, sans laisser la moindre trace.
C'est dans ce contexte, pour le moins inhabituel et tendu que fût électrifié la base ( terme aussi stupide qu'inconcevable pour les locaux, pour qui seul les fils du télégraphe marchaient avec la fée électricité) et qu'arrivèrent les premiers "chasseurs".
Ce mot ne désignait pas des trappeurs, où alors des trappeurs d'un genre pour le moins inhabituel: le seul gibier que prétendait chasser ces hommes avait souvent pour seul nomenclatures sérieuses les contes de fées et autres légendes du folkore.
Eux même se nommaient "Chasseurs d'esprits". Ils affirmaient qu'il répondaient à une sorte "d'appel", une forte intuition, qui leur indiquait que des événeement passablements inhabituels allait se dérouler à fort-woodson, et il s'accrochait régulièrement avec les soldats en provoquant de formidables baggares dans l'un où l'autre des établissements hôteliers du bourg, ces derniers les raillants constaments à ces propos.
Mais, malgré leur bizzarerie et leur animosité envers les soldats, ils s'attiraient peu de critiques de la part des autochtones, réparant toujours en devises sonnantes et trébuchantes les dégats occasionnés par ces altercations.
Le 11juin, les ingénieurs partirent dans un autre dirigeable et les militaires lancèrent un appel à candidatures à la maintenance de la centrale sur le fleuve Winipeg, centrale qui déservait uniquement la base et le bureau du télégraphe.
Les habitants, qui n'avaient pas trop apprécié les régulières baggares des militaires et leur mépris absolus pour toutes formes de remboursement où d'excuses suites à celles-ci, ne tardèrent pas à oublier toute inimité à leur égard ainsi que le vague sentiment d'injustice ressentit durant la construction du complexe, se félicitant de cette nouvelle mane financière qui allait sans l'ombre d'un doute fournir à la ville des années de prospérité.
les Chasseurs fûrent privés de la muette bienveillance des autochtones durant les rixes malgré la multiplications exponentielles des ragots sur le compte de l'installation et du comportement des militaires vis-à-vis des indiens dans le nord.
Le maire de la ville eût droit à l'érection d'une statue à sa gloire devant le fronton du Burgmeisterhalle, comme si la prospérité retrouvée était dût à sa seule gestion des affaires municipales.
Les ragots atteignierent le summum de leur diversités entre le moment où le fort fût évacué définitivement le 25 du mois de juin et celui de l'arrivée d'une dérnière escadre de zeppelin le 1er juillet, déchargeant du matériels enférmés dans des caisses métalliques, des ingénieurs chargés de superviser la main-d'oeuvre de la centrale et d'autres "Scientistes".
Leur arrivé fît son petit effet, les scientistes provoquant désormais la fascination et surtout la satisfaction des notables locaux depuis que les militaires leur avaient expliquer que toutes les innovations techniques et pratiques étaient de leur fait.
Le mot scientiste équivalait à progrès et prospérité dans le lexique immagé de la petite communauté.
Le 4 les zeppelins repartirent la météo étant favorable et la ville repris son train de vie désormais habiteul, la routine de la centrale et de l'activité de la base étant déjà dans les moeurs, les gens ayants parfaitements assimilés les roulements de permissions de soldats, des ingénieurs et des équipes de maintenance de la centrale, surtout grâce aux commandes en gros de graisse, d'alcool, de cigarettes et de couvertures.
Les mois d'août, de septembre et la moitié d'octobre passèrent ainsi tranquillements, marqués pour seuls incidents de quelques altercations entre chasseurs et soldats de la garnison.
Mais le 13 octobre, quelque-chose, en fait trois choses, sérieusement inhabituelles vinrent bouleverser le quotidien des Woodsonies et marquer les annales des journaux locaux (le Norlinski et le Woope's Gazette, hebdomadaires pour lesquels les gros titres les plus marquants avaient toujours été l'ouverture d'une énième foire au renne).
Un zeppelin était arrivé, dans la nuit du 12 au 13, déchargeant des caisses de bois qui fûrent transférées secrétement jusqu'à la base avant de repartir aussitôt. Un des chasseurs d'esprit, Thomas Gary, avait été retrouvé réduit en charpie à l'orée des bois, au nord-est de la commune, vers la base, un peu avant la centrale.
Pour finir des soldats avaient capturés les commerçants Iroquois et les avaient passés par les armes prétextant avoir affaire à des espions à la solde des 13 républiques.
Le tout coïncidait à quelques heures près l'entrée en guerre des Treizes avec l'empire, à minuit pile, heure de Belyj dom, la demeure impériale sur ce continent.
L'effervescence gagna la petite ville dont tous les jeunes fûrent appelés sous les drapeaux et un autre zeppelin vînt prendre les sept-cent quarante deux hommes fournis par le bourg le 16.
Ensuite les "meurtres" commencèrent.
On retrouva la petite Ophelia Schenck, la petite fille du maire, atrocement mutilé (il en manquait plusieurs morceaux) flottant dans le lac, le 18 octobre aux premières lueurs du jour.
Le lendemain c'était le tour de Nadia Kramer, la femme du chef des agents d'entretiens de la centrale électrique du Severnaja voennyj komplekc, ou complexe militaire du nord, comme disaient les militaires, au même endroit et dans les mêmes conditions.
Cela attira l'attention du Chasseur d'esprit le plus fameux de cette partie du monde, Jonathan Blake, dit cernyj voron, le corbeau noir.
Il était grand et mesurait près d'un mètre quatre-vingt sept.Sa peau était mate et tannée par le soleil du nord constament réfléchit par le tapis neigeux. Il portait un chapeau blanc à large bord, d'une propreté douteuse, souvenir de ses jeunes années dans la république du Texas, un long manteau de peau ourlée de fourrure de lapin, un pantalon en toile Denim bleu ciel acheté à un marchand italien gâteux, des bottes de gardien de vache elles aussi souvenirs de jeunesse et un ceinturon à compartiments déstinés aux cartouches. Une araignée au thorax rouge et au corps noir ornait sa joue droite, tandis qu'une cicatrice longue et décolorée lui faisait écho de l'autre coté.
Il était en fait bien connu d'un bout à l'autre de la nouvelle moscovie, et l'on racontait pas mal de ragots et de fables à son sujet.
Il était paraît-il chaman, ceci étant dût au sang Iroquois qui coulait dans ses veines, et cela lui donnait aussi la couleur brune de ses cheveux.
L'on colportait aussi des histoires de chasse aux loups-garou à travers les grande pleine du centre, lors desquelles il partait des semaines entières, traquant sa proie tel une de ses créatures.
L'on disait enfin qu'il n'avait pas eu que des annicroches sans importances avec l'état. En fait l'on disait carrément qu'il s'était battu au coté des treizes républiques il y à dix ans et qu'il tenait régulièrement les détachements gouvernementaux tentant de l'arrêter en échec.
Son arrivé confirma au Chasseurs qu'ils ne s'étaient pas trompé quant à la nature de l'appel qu'ils avaient ressentis et étaient désormais sûr que des forces occultes sévissaient sur les rives de la wopee, confinant leur sentiment de triomphe aux limites de la jubilation.
Les autochtones n'y virent qu'un étranger et les militaires ne jugèrent pas être en position de le capturer leurs effectifs (la base comptait trois-cents personnels combattants) n'étant pas suffisants pour un "Bandit" de cette envergure.
Ils ne fîrent donc rien pour l'empêcher de prendre ses quartiers à fort-woodson.
Dernière édition par Cesnij Voron le Jeu 22 Jan - 22:34, édité 1 fois | |
| | | Cesnij Voron Voyageur
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| Sujet: Re: Quelques éléments concernants l'orbe Mar 20 Jan - 22:42 | |
| Désolé pour les posts multiples, longueur trop importante de texte!
[suite chapitre 2]
Il commença alors son enquête, collectants des renseignements auprès des habitants à propos des activités de la base, et ne fût pas déçu:
Personne ne savait rien mais tout le monde pensait savoir quelque-chose. Le méfiance avait de nouveau changé d'objet et les militaires étaient le sujet de ragots et de railleries constantes. C'est bien simple, durant les deux semaines entre le 18 et le 30 octobre, tout ce qui portait un calot vert et des bottes en marchant au pas de l'oie avait de forte chance de se prendre une volée d'oeufs pourris de la part des gamins du coin, une gifle de la part de leur mère s'il allaient s'en plaindre auprès d'elle et une bordée de jurons avec parfois un coup de pied au fondement s'ils allaient voir l'aïeul des petits incriminés.
Comme les meurtres , de plus en plus ignobles et impliquant de plus en plus de victimes, se multipliaient, la tension grimpa de concert.
Dans la nuit du 29 au 30 octobre, il y eu ce que Jonathan attendait. Un autre meurtre, mais cette fois-ci il y avait un témoin, en fait un survivant.
Un jeune garçon, un descendant de colons angles, Bill Wrathfull, dit Billy.
Il avait treize ans de bêtises et de farces dérrière lui, mais rien dans ses activités de casse-cou ne pouvait le préparer à ce qu'il avait vu.
Il avait cette nuit là mouillé son pantalon pour la première fois en dix ans. Cernyj voron se présenta à son domicile, un corps de ferme en bois flanqué d'un toit en tôles, vers dix heures le 30. Ses pas laissaient de profondes empreintes dans la terre encore poussièreuse des chemins et ses bottes tassaient les fines particules au lieu de les dissperser. Il arriva à hauteur du battant de la porte, éleva lentement le bras et frappa quelques coups sec et brefs.
Daisy Wrathfull, la fille de Harry Wrathfull et la soeur de Billy, vînt ouvrir. C'était une "belle plante" comme on disait dans la région, et du haut de ses dix-huit ans environs (personne ne savait vraiment lire ni compter chez les Wrathfull) lui jeta un regard de pure perplexité, laissant à Jonathan tout le loisir de dévisager la jeune fille. Elle avait le "type caucasien" comme on disait pour désigner les blondes aux yeux bleus et sa poitrine était fort bien fournie pour son âge.
Remarquant où les yeux de l'homme s'étaient arrêtés elle entreprit de rompre le charme: "-Vous désirez? parvînt-elle à articuler en rougissant comme seule les jeunes vierges savent le faire.
-Je voudrais voir ton petit frère, Daisy, si cela ne te dérange pas et si ton grand-père le permet.
Elle resta un instant à le regarder avec les yeux comme deux ronds de flan.Comment savait-il son nom?
-Je le sait c'est tout, maintenant va voir ton aïeul je te prie.
Elle s'éxecuta, trop étionné pour le questionner.
Il lisait dans les pensées!
Elle revînt au bout d'un cours laps de temps, le grand-père sur les talons.
Il s'adressa directement à Jonathan ne prenant pas la peine de se présenter ni de le questionner, amenant directement le sujet qui l'intéressait.
-Il est dans la salle commune, mais s'il te plaît Voron, ne le bouscule pas, il est encore fragile et ses yeux seuls croient en ce qu'il à vu.
Le cernyj voron sourit, dévoilant des dents d'un blanc aussi éclatant que là neige fraîche comparée au charbon le plus noir, et il entra, le vieillard lui ouvrant le battant de la porte et le refermant dérrière lui.
Il se dirigea d'instinct vers la grande salle, comme s'il vivait là depuis toujours.
Une fois dans la salle, il dégrafa les boutons de son manteau et le suspendit à une paterre prévue à cette effet, suivirent cette frusque, un fusil à lunette et une ceinture de cartouches ainsi qu'un Tomahawk.
Il s'assit sur le banc en face du jeune billy.
Celui-ci était pâle, comme s'il avait vu la mort, où plutôt comme s'il avait vu SA mort pensa Jonathan.
Ses yeux certainement autrefois vif et malicieux étaient vide de tout éclat et sa face de jeune garçon encore empétré des rondeurs de l'enfance avait l'aspect de celle d'un vieillard qui à déjà trop vu de chose dans sa longue vie.
Le mal était fait.
Le Grand-père Wrathfull passsa une main vieille et ridée dans la courte tignasse blonde et parvînt par cette marque d'affection à arracher l'ombre d'un sourire à l'improbable aïeul.
Puis aussi vite qu'elle était apparue elle s'effaça et le vide emplit de nouveau la face de l'enfant.
Le Grand-père et la soeur s'en fûrent et Jonathan se trouva seul face au garçon.
Il décocha un sourire au gamin qui en retour le gratifia d'une expression de profonde détresse, une lueur de terreur folle dansant dans ses yeux. Puis cette expression aussi aussi s'en fût.
-Raconte moi, se contenta-t-il de dire, que c'est-il passé cette nuit."
La lueur revient, insoutenable, sauf peut-être par Jonathan Blake.
Et l'enfant raconta, d'une voix haché et décousue. Il raconta tout.
Et l'horreur, puis la colère et enfin la détermination envahirent le coeur du Corbeau.
Il savait enfin ce que l'empire faisaient dans le severnaja voennyj komplekc, et il allait le leur faire payer.
Il sortit précipitemment de chez les Wrathfull, prenant à peine le temps de récupérer ses effets et de remercier la famille de l'enfant.
Ses pieds touchaient à peine le sol tandis qu'il courait en direction du bourg et il ralentit à peine en entrant dans la grand rue.
Finalement il reprit une allure normale et passa les battants de la porte de son hôtel.
Il y commenda un sandwich et tout en l'engloutissant il se dirigea vers le bureau du télégraphe. Une fois qu'il y eût vérifié ce qu'il souhaitait, il décida qu'il était temps de découvrir ce qui se tramait dans la base même.
Mais pour une fois, il n'allait pas être nécessaire d'agir, car le sort s'en chargea pour lui.
Le lendemain 31 octobre 1922, tout ce précipita.
Comme il l'avait vérifié, un zeppelin arriva, chargés de cages en acier équipées d'un dispositifs de vérouillage électrique et de mise sous tension des barreaux.
Mais en même temps que le zeppelin, un violent front orageux s'abbatit sur la région et déclencha l'incident. A 17 heures le fleuve déborda et la centrale cessa de fonctionner, la turbine étant noyé par l'innondation.
Jonathan s'engagea dans la rue principale et battît le rappel das chasseurs lorsque les premiers cris et les premières détonantions retentirent en direction du complexe.
Il y avait six chasseurs hormis Jonathan en ville.
Blaise Duhamel, un descendant de colon franc, habillé selon des goûts qui lui étaient très personnels d'un chandail de marin et de pantalons de coton. Il adorait se servir de son pistolet à fléchettes.
Ieny gary, personne ne savait en fait son véritable nom, un jeune freluquet parlant vite, portant une casquette de fourrure cachant ses oreilles et un manteau d'aviateur.
Un grand amateur du lancer de couteau et du tir au revolver.
Stanislav gregory, grande crapule au pull noir et au visage couturé de cictrices plus où moins laides et plus où moins anciennes, certaines dûe à des brûlures.
Il avait été un temps soldat et adorait la toute nouvelle arme de l'empire: le lance flamme.
Il avait le sien propre, et avait amélioré le mélange combustible avec des matériaux de son invention afin d'adhérer à la cible. Il portait aussi "au cas où" un gros pistolet de consigne.
Ruther, personne ne savait au juste son prénom, un grand germain, roux comme c'était pas permis, parlant à peine le Slave, portant une tenue de chasse aussi antique que les pyramides en egypte et une arbalète grosse comme une poutre de soutènement.
Rolon Van garret, germain aussi, petit blond aux yeux malicieux. Il portait en bandouillère une carabine à répétition et était aussi vif qu'un félin.
Frederic Jorgenstern, dit Fred. Un ancien marin germanique, portant le lourd manteau d'hiver de son arme et des bottes de marins, ainsi qu'un revolver de consigne.
Dans l'ensemble, nathan évalua leurs aptitudes respectives comme étant satisfaisantes. Mais quelque-chose d'inquiétant survînt: le silence se fît dans le complexe.
Seul l'orage brisait le silence, les gouttes de pluies lourdes et froides s'écrasant lourdement dans une terre qui ressemblait de plus en plus à la boue du marais primordial.
Jonathan sauta rapidement sur une charette stationnée le long des batîments, et de là gravît le mur jusqu'au toit. Il demanda à Fred d'essayer de convaincre des gens de se mettre à l'abri dans la banque et le hangar de la centrale, et à Ruther de l'accompagner.
"Il ne serait pas mieux avec toi? Je ne pense pas avoir besoin de lui, je peu me défendre tout seul." Il regardait fixement Jonathan, juché sur le toit, genoux fléchis, de manière à le maintenir en position accroupie. Il ressemblait à un gros corbeau perché.
"Il sera une garantie de perssuasion, les gens préfèrent souvent rester chez eux quand la tempête menace, autant par crainte du dehors que pour protéger leurs biens. Mais ils DOIVENT sortir de chez-eux cette nuit!"
Fred acquiesa et fît un signe à Ruther.
D'autres cris et détonations retentîrent.
"Fait vite Frederic" siffla Jonathan entre ses dents, le reste des chasseurs dérrière lui, courant et sautant le long de la rue principale de toits en toits, au dessus de la nuit et de la boue.
En s'approchant, d'autres bruit devînrent audible à leurs oreilles, et ils n'étaient pas de ceux qu'un homme sensible souhaite conserver longtemps dans son coeur: des vitres qui se brîsent, des portes qui se rompent dans le déchirement du métal des gonds, du bois qui se casse (où est-ce des os qui se brisent?) des cris de peurs, des larmes, des hurlements de douleurs. Et des détonations. Et des ordres transmis d'un voix forte et autoritaire.
L'esprit de Jonathan vagabonda quelques instants, son corps continuant sa progression et ses réflexes n'étant nullement altérés et il eût des certitudes sur une partie du monde qui l'entourait et une partie de ses craintes se dissipaient tandis-que d'autres se précisaient.
Fred arrivait tant bien que mal à faire sortir des gens de chez eux, et ils étaient près de deux-cents à le suivre, un groupe trop important pour être attaqué de front, et de surcroît protégé par deux chasseurs. Ils marchaient vers le dépôt de la banque de fort-Woodson.
Les détonations provenaient des fusils de cadets de l'armée impériale, et les ordres émanaient d'un officier Carnifex.
Il eût bientôt la confirmation (inutile) de ses "impressions". Une petite unitée de carnifex, six en fait, se tenait prête au combat sur la route qui menait au quai de la centrale. Elle était large et les bois alentours étaient clairsemés, mais les soldats qui tiraient en tout sens dans les fourrés découvraient l'absence de sens de telles évaluations contre les forces naturelles du monde.
De temps à autre une silhouette sombre emportait l'un d'entre-eux, hurlant et se débattant comme si le diable l'avait mordu. Ce qui eût été bien préférable en vérité.
Au centre, cuvert par l'unité de carnifex, des techniciens s'affairaient autour d'un engin oblong, métallique, et couvert de fils.
En somme une bombe, qui pesait certainement plusieurs centaines de kilos.
Une mitrailleuse gatling défendait le périmètre opposé à la ville, tenant en joue la route de la centrale.
Elle commença bientôt à cracher des douilles chauffées à blancs qui sifflaient en touchant le sol humide, ses balles arrosant les bois d'où surgissaient les monstres.
Jonathan épaula son arme, visa, tira et rechargea, aussi rapidement que le muscle cardiaque se contractait et se détendait. Un des techniciens tomba.
Les carnifex se retournèrent et commencèrent à tirer dans leur direction, les trois premiers une salve, puis les trois seconds, de manière à ne laisser aucun espace entre les tirs.
Les chasseurs s'applatirent sur le toit du batîment où ils se trouvaient, l'écurie du maréchal ferrand. A gauche le toit d'une maison. A droite un champ, puis plus loin les arbres. devant la route, les soldats, la bombe.
Jonathan se redressa et tira une nouvelle fois. Un autre des techniciens s'effondra.Ils étaient encore quatres autour de la bombe.
Rolon épaula et tira une série de quatres coups, qui fîrent tous mouches, toutes les balles étant déstinées au techniciens, toutes se logeant dans leurs boîtes craniennes, faisant de drôles de trous rouges et noirs sur le devant où le dérrière d'une tête à la même expression neutre et surprise. | |
| | | Cesnij Voron Voyageur
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| Sujet: Re: Quelques éléments concernants l'orbe Mar 20 Jan - 22:50 | |
| Deuxième passage sur Cesnij!
Chapitre 6: Le royaume des épées.
Le sable faisait d’étranges circonvolutions, propulsé dans les airs par un vent omniprésent et pourtant étrangement absent, sauf les jours de tempête. Là il n’était plus question de contester son emprise sur l’immense mer de sable, le grand désert, car il démontrait sa puissance en noyant hommes, bêtes et objets, sous une vague de sable, qui d’heure en heure enflait et grandissait, jusqu’à être en mesure d’étreindre, d’étouffer puis de noyer les villages, les villes et parfois les grandes cités du désert sous son poids.
Pour l’heure le vent se faisait discret.
Depuis quelque temps d’ailleurs, il ne démontrait guère aux hommes son omnipotence et sa toute puissance sur le désert.
Il semblait somnoler mais certains pensaient qu’il avait été terrassé par l’être qui désormais régnait sur ce monde comme sur tant d’autres. Ce genre de rumeurs aurait il y à peu fait figure d’hérésie, les gens des cités des sables considérant le vent du désert, le plus puissant et terrifiant qu’ils connaissent, comme le dieu le plus puissant de ce monde après le créateur.
Pour l’heure cependant, l’esprit de l’escrimeur qui admirait les sables danser était à d’autres choses.
L’homme en noir, le bras droit du Seigneur de la Tour, du Maître de la cause en personne, lui avait confié, à lui et à tous les membres de son cercle, la mission de pister le Marcheur.
Et c’était ce à quoi il s’employait, même si la vieille habitude de chercher dans les volutes de sables les présages pour les jours à venir s’était de nouveau emparé de lui.
Habitude réellement, car aujourd’hui les présages ne se manifestaient plus dans les sables.
Le vent, s’il avait jamais été autre chose que le souffle de ce monde, n’était plus une divinité, et ses paroles étaient devenues vides de sens, hormis pour les autres éléments minéraux du désert, ce dont les assauts combinés du vent et du sable, sonnaient la fin, à une longue, très longue échéance.
Si les rochers pouvaient parler, raconter leur enfance de montagne, et leur mort honteuse de caillou, bientôt dissous et absorbés dans le flot de ceux qui l’ont abattu.
Du sable, encore du sable, qui détruisait rocs et montagnes et en faisait ses frères. Encore du sable. D’un bord à l’autre du monde, une infinie mer de sable pour un univers toujours plus plat, vide et propices aux pensées plus qu’aux êtres de chair et de sang, à moins qu’ils ne se fassent esprit pour devenir comme les djinns des temps anciens.
L’épéiste secoua la tête. Du sable chuta de ses cheveux décolorés par le soleil et de ses oreilles, tombant en une fine cascade le long de son manteau de cuir rouge mat.
Ses yeux étaient protégés par d’épais verres teintés, et maintenus su son visage par un bandeau de caoutchouc et il pouvait ainsi fixer sans craintes les reflets du soleil sur les dunes blanches comme de la poussière d’os du plus grand désert de tous les mondes.
Des dunes qui s’abattaient contre les montagnes, semblables aux vagues d’un océan en furie, mais incroyablement silencieuses et tout aussi mortelles.
Il songea de nouveau au vent, aux présages qu’il apportait, il y avait des années maintenant.
Aujourd’hui les présages n’étaient plus des signes, des vautours tournoyant dans le ciel, des nuages se massant d’une façon particulière devant un pic sacré à une heure donnée du jour ou les messages baroques et malsains que des prêtres tiraient des entrailles du bétail.
Aujourd’hui les présages marchaient, parlaient et leur volonté était celle de celui-qu’ils servaient.
Et un présage lui avait dit de se mettre en marche.
Ce qu’il faisait.
L’épaisse écharpe de toile brune qui masquait le bas du visage de l’homme se détendit, et il rectifia sa tenue afin de ne pas avoir à inhaler plus de sable qu’il n’était obligatoire dans ce désert.
La lame qu’il portait luisait avec un éclat douloureux dans son dos, uniquement soutenue par une mince courroie en cuir brut. A son coté une outre en peau de chèvre pendait, au trois-quarts pleine. Ainsi resterait-elle deux jours durant, avant qu’il n’en vide encore le tiers.
Le sable voletant dans le lointain perdait peu à peu l’attrait hypnotique qu’il avait eût pour lui et qui l’avait poussé à y chercher les messages du désert.
Ses bottes crissaient légèrement à chacun de ses mouvements, d’innombrables particules sableuses s’effondrant contre elles et autour d’elles, cherchant à noyer ces deux blasphèmes de peaux noires sous leur blancheur sèche et mortelle.
Il se secoua rapidement et repartit, oubliant sa volonté de quêter la parole du désert.
Il semblait bien que l’âme du désert soit perdue, mais peut-être ne c’était elle qu’effacée, pour laisser place à un être plus puissant et apte pour la période troublée qui s’annonçait.
Car il le savait, dans ce monde et d’autres, des ombres se massaient. Et même si la lumière portée par le Saigneur de la Tour ne lui apportait pas exactement le réconfort qu’il désirât, elle était le seul ancrage qui lui restât.
Il sentait que le sang allait couler, beaucoup de sang, suffisamment pour teinter de rouge sombre l’ensemble du sable du désert.
De telles pensées même pour un guerrier comme lui étaient malsaines et peu rassurantes.
Mais tel était le destin.
Il cessa de s’interroger sur celui qu’il servait, sur le destin, sur l’existence, tant par lassitude que par son incapacité à y discerner autre chose que des soliloques de vieillard.
Il ne l’était pas pourtant.
Mais malgré son absence apparente, le désert façonnait toujours les cœurs, à SON image.
Une image dure.
Celle d’un être sans âges, desséché et indifférent à tout, même au temps, car après tout qu’était-il d’autre que son messager.
Et l’homme qui maintenant piétinait couches de sable sur couches de sable était modelé selon ce moule, mais il n’en avait pas moins selon les critères des hommes, atteint sa vingt-deuxième année.
Il était jeune, mais c’était une illusion, tout comme celles apportées par le désert lui-même.
En son cœur il n’y avait plus depuis longtemps place pour les choses futiles des hommes.
Il n’avait plus de larme à verser, en admettant qu’il eût des personnes suffisamment chères pour qu’il en ait la nécessité. Mais cela aussi le désert l’avait effacé.
Seul restait l’épée et le corps, à travers le désert.
Toujours.
Malgré la densité de l’élément dans lequel il évoluait, son pas se coulait à la même allure qu’un homme qui marcherait normalement sur un terrain plat et sans accidents notables.
La seule vraie différence était l’omniprésent nuage de sable qu’il soulevait et qui aurait rappelé à tout observateur ou il marchait en vérité.
Il cherchait maintenant une trace dans le désert, des indices de la présence de celui que l’on nommait le marcheur.
Mais il lui semblât que se serait en vain.
Il ne savait pas en quoi, mais cet homme, celui qui avait tant attiré l’attention du Seigneur de la Tour, à un point tel qu’on demanda aux cents épées, puis aux dix épées, de ce mettre en chasse, cet homme leur était semblable.
Tant aux porteurs d’épées de ce monde, ces gens qui vivaient et mourraient entres les dunes du désert, qu’aux maîtres de cette tour qui continuait sans cesse de s’élever, portant le regard de son maître, comme s’il en eût réellement besoin.
En fait cette tour, et les hommes qui y vivaient, et cet homme qui marchait à travers les mondes, si tant est que ce nom s’applique à des êtres aussi extraordinaires, s’étaient les symboles d’un âge qui depuis longtemps était annoncé.
Les prémices d’une époque que depuis toujours les hommes savent inéluctables, mais pensent toujours soit lointaine soit prochaine.
Selon les langues et les cultures, c’était un âge de lutte, de renouveau ou de fin, un cataclysme ou la venue d’une ère nouvelle.
Ragnarök, Apocalypse, ces mots n’avaient de sens que de part les choses qu’ils étaient sensés apporter.
Mais l’escrimeur qui courait après un homme qu’il ne pourrait pas rattraper n’était sûr que d’une chose : depuis peu l’odeur du désert avait changé, et le parfum ferreux du sang que les hommes aiment tant répandre embaumait les dunes, de jour en jour avec une force de plus en plus entêtante.
Il fouillait incessamment les dunes, le moindre mouvement du vent qui charriait éternellement son cortège infini de poussière de silice et qui pourrait éventuellement buter contre un objet, un obstacle, une broutille, fournir une piste.
Aucunes traces. | |
| | | Cesnij Voron Voyageur
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| Sujet: Re: Quelques éléments concernants l'orbe Mar 20 Jan - 22:53 | |
| Je préviens que ces noms et numéros de chapitres sont suceptibles d'être différent dans le bouquin (si je le fini un jour...)
[chapitre 6 partie 2]
Le Marcheur semblait être l’homme qu’il était, un homme dont le pas partout est égal, car il poursuit un but.
L’escrimeur se mit à guetter avec insistance le silence du désert, celui assourdissant du soleil qui cognait avec une force impensable sur la peau de chèvre de son tambour universel, et insistait particulièrement sur le centre, cette partie tannée, cuite et recuite, le grand rien, l’océan de sable, le désert.
Dans le lointain un bourdonnement bas et grave. Les laquais du Seigneur de la Tour.
Des hommes quelconques, incapables de survivre un jour dans ce désert, s’y déplaçant comme se déplacent les marins sur l’eau, en pourfendant le sable, en l’écrasant sous le poids des engins, mais sans jamais s’y mêler et y évoluer, sans chercher à le comprendre, à le vivre.
Le ciel était tellement bleu que même la pureté de la mer de sable semblait médiocre, usurpée, vis-à-vis de cette éclatante et insondable présence bleue, au centre de laquelle trônait désormais l’autre maître du désert.
Le bourdonnement s’intensifia et une colonne de véhicules, longue et grotesque dans ce lieu où les choses et les êtres se devaient d’être ce qu’ils étaient, insignifiants et mortels, s’immobilisa à hauteur de l’épéiste.
Les formes anguleuses et proprement industrielles, mécaniques, humaines des engins heurtaient la sensibilité du regard de l’homme.
Mais il restât où il se trouvait.
De l’engin de tête, un véhicule étrange, massif et lourd, surmonté d’une coupole pourvue d’un fût de pièce artillerie, un homme sortit.
Il portait enfoncé sur sa tête une casquette couleur de sable humide, celle que prenaient les sables malpropres des déserts des autres mondes.
Elle portait le symbole de l’Homme de Guerre, un loup de métal gris et terne.
Il sauta de la coupole de son engin, et remonta le long du flanc de la machine en pataugeant pitoyablement dans le sable, avançant à la rencontre de l’homme à l’épée avec une lenteur désespérante, chassant devant lui une petite dune de sable, aussi pitoyable et grotesque que le reste de la scène aux yeux d’un être issus dans le plus profond de sa chair de cet élément.
Il se planta devant lui, petit et frêle, dans l’attitude classique du garde chiourme qui tente de paraître imposant à un homme qu’il ne peu surpasser que par les fonctions qui lui sont attribués.
Il avait perdu d’avance, mais l’épéiste se tînt bien de le lui faire remarquer et laissa le misérable cancrelat qui commandait ces horreurs de métal faire le tour qu’il se sentait en droit et surtout forcé de lui faire.
« Lord Lockmart à dit de quadriller ce désert et d’arrêter les individus suspects qui s’y déplaceraient. Comme vous ne me semblez pas bien dangereux à vous déplacer seul comme un singe au milieu de tout ce foutu sable, je vais juste vous poser quelques petites questions. »
Il souriait de toutes ses dents qu’il avait impeccablement blanche, d’un blanc presque aussi pur que le sable. L’homme en songeant cela, venait de faire un compliment mental à cette misérable créature, inconnue du désert, et s’en repentis aussitôt. Le teint rouge de cet homme, autant dû au soleil qu’à un tempérament emporté ne lui plaisait pas. En fait, un homme qui devait se déplacer dans une boîte ne lui plaisait pas.
Et malgré celui qu’il servait, en règle générale les hommes de la Tour ne lui plaisaient pas.
Un très grand nombre étaient bon, mais beaucoup aussi étaient mauvais, poussés par un quelconque instinct leur soufflant le chemin à suivre pour survivre avec plus de chance que les autres dans cette époque. Et celui-ci en faisait parti.
Il attendait d’ailleurs dans la plus parfaite attitude du chien de garde dressé à mordre au moindre signe déplaisant allant à son encontre.
Mais il allait être déçu.
L’escrimeur décida de se débarrasser de l’intrus calmement et sans violence.
Après tout ils servaient le même maître.
Il descendit sa main gantée à sa ceinture et en tira un rouleau métallique portant le même sceau que le couvre-chef du petit officier.
On l’avait prévenu de l’éventualité de ce genre de rencontres, et il n’avait pas crû que cela se produirait, car les gens qui sont étrangers au désert le restent pendant leur vie entière, et les peuples qui y sont étrangers mettent des siècles et la vie de milliers de leurs enfants sur l’autel du désert, avant que celui-ci n’aie livré les secrets qui permettent leur survie.
Mais le Seigneur de la Tour parlait au désert, lui commandait.
Et ses hommes pouvaient y entrer en sûreté.
Il tendit le rouleau à l’homme qui l’attrapât d’abord avec autorité et qui soudain tressaillis à cause de la douleur ressentie par sa chair au contact du métal.
Le cylindre était bouillant.
Le soleil frappait toujours, indifférent à la scène. L’escrimeur le regarda un instant et ressentît sa morsure au fond de ses prunelles comme un bienfait. La vue du petit être et des monstres de métal lui serait épargnée pendant un court instant
Le petit homme attendit que l’objet refroidisse un peu, mais comme cela risquait de prendre un certain temps il prît la gourde qu’il avait au coté et la vida sur l’objet qui siffla comme une bouilloire.
Quand il eût refroidi, il rangea la gourde, sous le regard effaré de l’épéiste, mais il ne pouvait en avoir conscience à cause des lunettes et de l’écharpe de bure.
De plus, il avait toute son attention accaparée par le petit objet de métal.
Il le dévissât et en tira un papier portant le sceau de Lord Grey Wolf, le nom commun que portait le Seigneur de la Tour.
C’était un laissez-passer, protégé par les runes ornant son cylindre contre toute intrusion d’un élément étranger à la tour.
Donc l’homme des sables, comme l’appelait mentalement le petit homme à la peau brûlée par le soleil, était un des leurs.
Tant mieux parce qu’il ressemblait trop à l’autre, au Marcheur, pour qu’il soit bien sûr de supporter de l’avoir comme ennemi.
Mais l’absence de véritable visage de ce type, caché par ses lunettes et son écharpe le mettait mal à l’aise.
Il n’étaient pas de la même nature, et quelque chose en lui suggérait que cet homme adorait des dieux et des puissances si dangereuses et violents qu’il ne lui était pas même permis de les envisager.
Et que faisaient des types pareils au service d’un défenseur de la foi ?
Sa question était le ferment du venin qui brûlait ses entrailles.
Il revissa le cylindre, retendit celui-ci à son porteur avec un geste précipité et maladroit, comme s’il avait à faire un effort physique intense pour lever cet objet qui devait au plus peser deux cent cinquante livres.
Quand ce fût fait une expression de soulagement et de contentement d’une bonhomie hideuse déforma son visage, sans qu’il en eût le moins du monde conscience et sans que cela eût d’ailleurs un quelconque intérêt pour lui.
Puis il remonta dans le cocon protecteur de son char et remis en branle la colonne de véhicule, le feu du ciel et du sable semblant lui cuir suffisamment pour le mettre en fuite et sans adresser le moindre signe d’adieu à cet être du désert.
Même camp ne veut pas forcément dire respect, et encore moins ami, pensait l’homme du char.
L’homme du désert, sans avoir prononcé une parole avait fait taire le volubile petit homme de la tour.
Mais cela ne lui apportait ni satisfaction ni aucuns autres sentiments de ce genre.
Une pointe de gratitude cependant perça son cœur lorsque de nouveau le silence revînt, les machines reparties.
Le silence du désert, pur et qui se devait d’être éternel.
Il reprît sa marche et songea aux légendes de son monde, pour atténuer l’ennui de sa marche, et laisser son corps chercher des indices tandis que son esprit se distrayait.
D’une manière assez terne et distante cependant.
L’histoire qu’il se racontait n’avait rien d’un conte, mais semblait plutôt issue d’un livre dont les pages seraient encore en train de s’écrire, un livre d’histoire devenant peu à peu mythe, légende.
Longtemps dans le passé, il y avait plus de cinq cents ans, le royaume de Harat était le plus puissant du monde, économiquement, politiquement et militairement grâce à la caste des épées.
Les marchands étaient chargés du commerce et leurs enfants ne pouvaient prétendre qu’à cet avenir, les politiciens issus des nobles familles étaient tenus à un destin similaire et les masses abjectes qui s’épuisaient à tirer des rares arpents fertiles de la côte sud du continent de quoi se nourrir étaient eux aussi destinés à répéter les gestes de leurs aïeux.
La caste des épées, elle, n’était pas héréditaire.
Elle avait été créée vers l’an mil, par le puissant seigneur Ho endos, et disposait d’une totale indépendance sur tous les plans, même si elle préférait s’accommoder de l’administration du royaume afin de préserver son rôle, qui était de porter le fer.
Trois classes de porteurs existaient parmi les gens de l’épée. Les milles, qui étaient les escrimeurs les plus talentueux de l’armée régulière et qui tentaient leur chance dans les rangs de la caste. Les cents, les plus grands épéistes du royaume et les escrimeurs des milles ayant réussis à se hausser à ce niveau. Et enfin les dix, les maîtres de la caste, ceux qui disposaient du savoir le plus complet et de la plus grande maîtrise sur cet art.
Ces noms ne correspondaient en rien aux effectifs actuels de la caste, mais à l’époque de l’apogée du royaume c’était réellement le cas. Aujourd’hui les dix n’étaient plus, les cents étaient peut-être trois et les milles une dizaine. L’on disait que le dernier seigneur, celui là même qui avait formé les actuels membres du cercle des cents, avait enseigné l’art au Seigneur de la Tour, et que celui-ci avait surpassé le maître de loin, devenant le porteur du titre de l’unique, celui qui ne peut être défait par le fer.
De fait le royaume de Harat était mort il y a cinq-cents ans, et la caste seule avait survécue.
Le royaume était puissant et fier, mais minuscule.
Il s’étendait le long du seul croissant fertile de ce monde, le long de la mer qui portait son nom.
Dans le désert vivaient de nombreux hommes et tous jalousaient le pouvoir Harat, qui vidait les montagnes du désert de leurs richesses, pillait le sel et transformait les rares oasis en fort pour ses légions.
Les épéistes facilitaient tout cela, leur épée et leur connaissance des sables en faisant le prédateur naturel des peuples nomades.
Si bien qu’un jour, parmi les tribus les plus septentrionales du seul continent de ce monde, un mouvement de révolte porté par un chef local prît forme.
Les gens du désert attaquèrent en masse les villes les moins défendues Harat et écrasèrent sous le nombre les légions du royaume et les rares épéistes présents.
Leur objectif cependant n’était point simplement le pillage et la vengeance pure et stupide.
Ils souhaitaient la mort Harat | |
| | | Cesnij Voron Voyageur
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| Sujet: Re: Quelques éléments concernants l'orbe Mar 20 Jan - 22:55 | |
| [chapitre 6 partie 3]
Alors ils capturèrent tous les savants du royaume, et la moitié de leur armée repartit pour le désert, l’autre moitié menant une guerre d’usure sur les terres du royaume.
Les gens Harat croyaient en une simple campagne de conquête, et croyant leurs légions invincibles les envoyèrent combattre les envahisseurs.
Mais le surnombre écrasant des forces nomades balayait une à une les armées royales.
Alors les épéistes furent appelés, tous sans exceptions.
Les nomades étaient nombreux, peut-être deux cents milles, et le royaume avait dépêché un millier d’épéistes contre eux, sans le soutien d’aucune armée car toutes avaient péris contre la horde.
Le massacre fût terrifiant par son ampleur.
Presque tous les nomades étaient morts en un jour de combat et les survivants fuirent dans les sables, poursuivis par les épéistes, si bien qu’en vérité l’ost entier fût décimé.
A ce stade, la guerre durait depuis dix ans.
Et les savants qui avaient été enlevés des villes détruites par les nomades avaient fourni à ceux-ci un instrument qui permettrait leur vengeance.
Pour toujours.
Les savants de Harat étudiaient depuis deux cents ans les propriétés d’un mélange minéral, trouvé par hasard par un ermite dans des jarres dans les montagnes boréales.
Il explosait au contact d’une flamme et il permis l’invention d’un des spectacles favoris de l’aristocratie du royaume, le feu d’artifice.
Mais ses propriétés guerrières lui valurent aussi l’intérêt des hommes politiques qui conseillaient le roi et commandaient ses armées, et le corps des artificiers fût créer.
Ses catapultes lançaient des boulets explosifs qu’on enflammait avant de les jeter contre une place forte où au cœur d’une armée ennemie, semant mort et destruction et provoquant souvent la redisions du commandant adverse.
Et les nomades avaient amélioré cette arme.
Ils portaient maintenant des arquebuses et des bombardes, et bientôt revinrent sur les terres de Harat, finir ce qu’ils y avaient commencés.
Les balles fauchaient les légions fraîchement reconstituées rangs après rangs et les bombardes anéantissaient les murailles et les machines qu’elles prenaient pour cible dans une explosion de tonnerre.
Harat était au bord du gouffre, et pour la seconde fois les combattants de la caste des épées furent dépêchés.
Les seigneurs du royaume attendaient d’eux l’impossible, qu’ils réitèrent leur exploit de la précédente décennie.
Mais les épéistes moururent sous les balles. Pas tous certes, nombreux furent les survivants, mais suffisamment pour que les effectifs de la caste ne comporte qu’un seul maître.
Et il était exclu de le perdre, car s’eût été la fin instantanée de leur ordre.
Sur mille cent dix, ils revinrent un peu moins de trois cents.
Et ils avaient laissé derrière eux l’armée nomade, certes amoindries, mais encore fort conséquente et vaillante.
Les tribus qui n’avaient pas pris part à cette vengeance se ralliaient peu à peu, et bientôt les armées nomades comptaient deux fois plus de guerrier que jadis, et tous portaient au coté l’une de ces fantastiques armes à poudre explosive.
Pour pallier l’énorme déséquilibre de force qui existait entre une armée royale faible et mal équipée et une puissante et invincible armée de nomades, le roi fît amener à la cour tous les érudits du royaume sous bonne escorte.
Ce fût la dernière mission des épéistes avant qu’ils soient chassés du royaume pour leur incapacité à le sauver.
Une fois les érudits assemblés, ils discutèrent des nombreuses solutions existantes et qui permettraient un redressement de la situation.
Mais toutes prenaient du temps, et le temps manquait.
Les nomades étaient aux portes de la capitale et assiégeaient toutes les autres villes du pays.
Alors les sages se penchèrent sur la forêt.
Elle était emplie de vie, et de singes, si nombreux que chaque arbre semblait en porter une famille entière.
Ils proposèrent au roi d’en faire des hommes, ou du moins de rendre leur âme apte à saisir et appliquer les lois des hommes.
Ainsi fût fait.
En une nuit, par un rituel sacrificiel et mystique dépassant l’entendement, les paisibles singes mangeurs de fruit de la forêt devinrent des ersatz imparfaits d’humanité, et furent armés pour la guerre. Beaucoup furent tués, mais ils étaient invraisemblablement plus nombreux que les nomades et ceux-ci refluèrent.
Les hommes de Harat décidèrent alors d’armer les singes d’arquebuse et de les lancer sur les nomades.
Mais les singes avaient pris conscience du prix qu’avait leur vie aux yeux de ceux qui s’appelaient leurs maîtres, et ils se révoltèrent.
Ils écrasèrent sans mal Harat, et un royaume neuf peuplé par les singes se développât à sa place.
C’était il y à cinq-cents ans.
Pendant cette période, l’ordre réfugié dans les montagnes boréales, là même où avait eût lieu la funeste découverte qui avait tout précipité, se reconstituait lentement.
Mais en fait il se désagrégeait lentement. Les nomades n’étaient pas nombreux à savoir porter l’épée, et rares étaient ceux qui arrivaient à transcender la répugnance ancestrale de leur peuple pour ceux qui portaient ces armes, et plus rares encore ceux qui parvenaient à apprendre les rudiments de l’escrime.
Et enfin il n’en existait presque aucun qui eût pût rivaliser avec l’un des milles, même après un siècle de combat.
De fait l’ordre périclitait et les singes prospéraient.
Jusqu’à l’arrivé de l’Homme Noir.
De la soif et de la faim, d’un genre nouveau qui s’était emparés de certains hommes à l’ouest.
Et de la mort de l’âme du désert.
En fait, les singes vivaient comme des hommes Harat
Ils avaient des champs, des villes, des armes, du bétail et savaient pour les plus chanceux lire, écrire et compter.
Mais ils vivaient comme les gens Harat il y a cinq cents ans.
Et la démographie de leur peuple était autrement plus élevée.
Alors ils avaient conquis le désert, transformés les oasis en terre cultivée et tué beaucoup de nomades.
Et peu à peu leur technique s’était améliorée et ils maîtrisaient la vapeur et l’électricité.
Et peu à peu les hommes fuyaient.
Mais cette vie devait s’arrêter car elle était marquée par le destin, funeste à son début et elle s’arrêta avec l’arrivée de l’émissaire de la tour.
D’abord il vînt seul, et d’étranges chants raisonnèrent dans la nuit durant son séjour.
La soif et la faim, celles qui étaient inhabituelles, vînt tenailler les esclaves humains des singes à l’ouest et ces derniers fuirent ces contrées, poussés par la peur, la terreur même.
Puis le désert mourus. Les épéistes ne savaient pas pourquoi. Mais ils virent le Seigneur de la Tour et comprirent. Il leur donna des forges pour faire des lames avec des métaux uniques, venu de son monde et en échange le maître transmis son savoir.
Et les singes commencèrent à périr sous leurs coups.
Enfin les chars et les engins volants de la tour écrasèrent les cités des singes et les rendirent aux hommes. Il n’y avait plus désormais de gens de Harat où de nomades, il n’y avait que des hommes.
Beaucoup vinrent sur les terres fertiles du sud et les cités qui s’y développèrent ne ressemblaient en rien à celle qui existait autrefois.
Elles étaient liées à la tour.
Mais cela semblait mieux que les singes.
Ses yeux qui scrutaient toujours le sable pendant qu’il se racontait la légende qui était son histoire et celle des siens, se fixèrent sur une piste, un point lointain, droit devant lui.
Il cessa de penser et s’arrêta.
Son corps toujours actif durant sa longue introspection avait aperçu quelque chose.
Au loin, les traces d’un feu de camp.
Presque indécelables, de la cendres froide et grise mélangées avec soin au sable blanc et osseux du désert, en fait cela aurait été parfaitement invisible pour les gens qu’il avait croisé tout à l’heure.
Il était à une lieue de l’endroit.
En quelques minutes il fût sur place.
Un homme avait mangé ici, et il s’y était reposé.
Les restes du foyer étaient froids et anciens, mais il semblait que l’odeur du repas et le corps de l’homme fussent encore là, flottant autour, comme un spectre assez misérable, une partie insignifiante de la vie d’une personne importante, un reflet, une ombre en quelque sorte, les restes de son empreinte personnelle, de sa prestance psychique.
Il sentait les restes de son aura.
Aucune trace visible ne partait du camp, mais l’orientation des traces du couchage laissait penser que la tête de l’homme avait été pointée vers le sud-est, et que c’était là qu’il comptait aller, les hommes aimant se réveiller en tournant le dos un instant à leur mission.
Mais il n’était pas tout à fait sûr que c’était là un homme à tourner le dos aux buts qu’il se fixait.
Puis il se dit qu’après tout, il était naturel de dormir ainsi, le corps s’étendant face à soi, et se retournant sur le dos pour jouir du sommeil avec plus d‘efficacité, apportant le repos en plus grande part.
Il décida que le Sud-est était la bonne direction.
Il s’y aiguilla, et parti à son tour.
Le sable voletait doucement sous ses pas, et le vent le poussait dans le dos. Il sourit, dévoilant simplement ses dents à l’intérieur de son écharpe, un sourire qui aurait parût artificiel à quiconque, mais qui pourtant était un authentique sourire de joie.
Il sentait la piste, ténue et imperceptible de l’homme, n’ayant aucun besoin d’objets ou de traces pour être sûr de la direction à prendre.
Son esprit était tellement fort, puissant et rayonnant qu’il semblait guidé par un phare encore lointain, comme un navigateur rompu à son élément, certains de voir au cœur de la tempête, entre les vagues et les nuages, la lueur hésitante et frêle, impalpable, lui indiquant son but.
Quel être était-ce là ! Il n’était pas étonnant que s’il fût adversaire de la tour il était important de mettre un terme à son existence.
Le désert semblait résonner, amplifier l’essence de cet homme et il ne s’agissait là que des restes de ses pensées, de ses rêves, des bribes de son aura, autant dire chez le commun des mortels rien.
Mais il n’avait rien de commun avec les mortels si ce n’est qu’il était de chair et de sang, comme il était certain qu’il avait besoin de repos et de nourriture.
Il avançait vite. C’était évident. | |
| | | Cesnij Voron Voyageur
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| Sujet: Re: Quelques éléments concernants l'orbe Mar 20 Jan - 22:57 | |
| [Chapitre 6 partie 4]
Le soleil à l’horizon sonnait la fin d’une journée de totale domination et cédait la place à une nuit sèche, glaciale et pour les non initiés, mortelle.
Si l’on ne bougeait pas et que l’on souhaitait dormir, il était important de s’entourer d’autres personnes et si l’on était seul, de s’emmitoufler dans des vêtements chauds et des couvertures.
Si l’on avait rien de tout cela, sa monture, chameau, dromadaire, oiseau moha ou autre bête au sang chaud devait être votre coucher. Et si l’on ne possédait rien de cela c’est soit qu’on était fou, soit que l’on était inconscient, soit que l’on faisait partie des rares personnes que le sommeil n’affectait qu’à la demande.
L’escrimeur lui, faisait partie de ces dernières gens et comptait tirer parti de cet affect.
Il voulait rattraper le marcheur, mais il lui semblait, bien qu’il eût rit s’il l’avait pût à cette pensée, en admettant qu’elle eût concerné un autre individu, que cet être était plus rapide que lui à se mouvoir dans les sables.
Mai il pouvait maintenir son allure plusieurs jours et ainsi ferait il, pour remplir sa mission et effacer la dette de l’ordre à l’encontre de la tour.
La nuit le vent ne parlait pas de la même manière que le jour.
La nuit il ne jouait pas avec le soleil et la lune ne donnait pas assez de lumière pour être bonne compagne dans ses jeux.
Alors il portait son attention sur l’ouïe des fidèles. Et il chantait dans les rochers, entres les feuilles des palmeraies de l’oasis où dans les plis des vêtements et des tentes des gens qui restaient en son sein.
Ou il hurlait sa colère, mais en ces instants ou soufflait le khamsin, qu’importe que le soleil ou la lune l’éclaire.
Cette nuit il était calme, mais demain ?
Demain serait un autre jour.
Demain commencerait au levé du soleil, quand il échaufferait doucement d’abord la mer de sable gelée par la nuit, et puis ensuite qu’il la calcinerait durant de longues heures.
Quoi qu’en disent les horloges des gens de la tour, demain s’était la fin du cycle de la nuit et non une artificielle césure en son milieu.
Le sable ne crissait plus entre le cuir de ses bottes et le reste de son être, la nuit apportant le silence là où le jour conservait les sons et inversement.
Dans le désert, jour et nuit son le recto et le verso d’une pièce, à égale part d’or et d’argent, l’une chaude, lumineuse, bouillante et dangereuse, l’autre froide, luisante, mortelle.
Il marchait sur la face d’argent, s’approchant à chacun de ses pas de son bord, essayant de presser l’allure et de retarder sa chute inéluctable vers l’autre face de la pièce.
Il souhaitait gagner le plus de terrain possible sur le Marcheur cette nuit même pour le rattraper au plus tôt et éviter de perdre le terrain gagner en une journée de chasse.
Et surtout, surtout, il voulait être le premier et le seul à avoir l’honneur de passer sa lame au travers d’un homme qui d’heure en heure grandissait dans son estime.
Il ne le voulait pas à titre exactement personnel, mais il voulait que cela soit son offrande au désert, certains de ce qu’elle apporterait, le renouveau de son seigneur véritable et le retour de l’ordre.
Le soleil surpris sa pensée en se levant, disque rougeoyant doucement au bord du monde, comme un enfant sur le point de naître, différend et semblable au monstre distendu et rouge sang qui était mort la veille au soir.
Le jour, neuf et différend.
Il attrapa la gourde qui pendait à son coté, défît le bouchon de liège distendu qui en bouchait l’extrémité et la porta à ses lèvres après avoir abaissé le devant de son écharpe rêche et grossière.
Il en avala une courte rasade, moins qu’un verre à liqueur, puis reboucha la précieuse outre de peau et la remis à sa ceinture, sans perde la moindre goutte de l’élixir de la vie dans ses gestes parfaitement précis et routiniers.
L’écharpe de bure retrouva sa place sur son visage et il se secoua, le vent du jour commençant déjà à cacher du sable dans les plis de ses vêtements.
Et son pied repartis dans les étendues plates et infinies, toujours vif et alerte, rapide, mais moins gracieux et plus mécanique qu’à l’accoutumé.
Il sentait de plus en plus puissante durant la nuit, la présence de l’autre, son empreinte et ce qu’il avait redouté était survenu. Une heure avant le jour, sa proie avait cessé de s’approcher et de nouveau la distance les séparant augmentait. Vite.
Il se demandât si le marcheur utilisait les machines de la tour pour se mouvoir.
Il rît intérieurement de sa pensée, seule manière qu’il avait de pouvoir rire, ses yeux et son visage étant toujours un masque impassible.
Non il marchait c’est tout, il aurait sentit la putride odeur d’ozone de l’engin dans le cas contraire et l’aura de celui qu’il pourchassait chantait la marche et l’amour des espaces foulés par le pied de son propriétaire.
Mais il marchait très vite. D’aucun aurait dit qu’il courait. Mais en fait il marchait à son rythme.
Le soleil maintenant aurait fait frire quiconque marchait au sein de la création de son frère immatériel, mais pas le Marcheur, pas plus que l’homme à l’épée.
Ses contours étaient parfaitement distincts, trou de lumière intense au cœur de l’infini bleuté, surplombant ainsi l’infini blanc.
La faim tenaillait le ventre de l’escrimeur, mais une découverte importante la lui fît oublier dans l’instant.
Il avait faillis passer à coté, heureusement ses sens conservaient à la place de son esprit leur accoutumance aux changements de ce monde immuable et pourtant toujours remodelé.
Comme la veille il trouvât un foyer, où plutôt les cendres d’un foyer soigneusement camouflées dans les sables.
Elles avaient été d’après ses capacités d’interprétation, le cœur d’un foyer il y avait deux jours de cela. Au début de sa traque.
Et apparemment l’homme qu’il poursuivait savait qu’il était suivi et avait mélangé ses cendres avec le soin qu’un orfèvre apporterait à modeler un chef d’œuvre.
La cendre, déjà difficile à discerner du sable, était tellement mélangée à lui que seuls quelques particules grises et noires émergeaient d’une dune qui semblait parfaitement polie par le vent, ne portant aucune trace de pas ou d’une interaction avec un homme.
En fait ses yeux seuls avaient su voir la cendre et son nez en sentir les effluves. Si son esprit était entré en ligne de compte il n’aurait certainement rien trouvé. Il chassait avec des armes offertes et aiguisées pour lui par le désert, ses sens, son instinct et son âme.
La réflexion était étrangère à ce monde.
Il examina longtemps les lieux mais ne trouva pas de véritables indices comme l’autre fois, alors il se fia de nouveau à la boussole de son âme et mis le cap sur le phare que représentait l’homme dans son esprit.
Il avait plus tôt pensé qu’il était chasseur, et l’autre proie.
Mais plus il avançait, plus il était certains que l’inverse était vrai, en fait que seul l’inverse avait toujours prévalu. Au fil du temps il lui apparut qu’il devait rejoindre cet homme et le défier, faire comme il le pensait offrande au désert.
Mais il ne savait si le désert accepterait ou non un duel pour offrande et ne préférerais pas un sacrifice sanglant.
Ce qui serait sûrement le cas.
Toujours le soleil brûlait le monde, le pas de l’escrimeur semblant en marquer les différentes phases.
Soudain la faim qui l’avait oublié au moment où il avait aperçu son mince indice dans les sables se manifesta de nouveau.
Il avait grande faim et sur lui rien pour se nourrir.
Scrutant l’horizon il chercha une palmeraie ou se procurer aisément fruits et eau, voire même avec l’hospitalité des gens pain et fromage, peut-être du lait, voire même du thé.
Il chassa les pensées futiles qui encombraient son esprit.
Il était vain d’imaginer la nourriture alors qu’il fallait se la procurer.
Ses yeux vagabondaient de dunes en dunes et en sondaient les moindres plis, à la recherche de quelque créature des sables.
Ses efforts, quoique pas si intense que cela si l’on considérait l’être qui les avait fournis, furent récompensés.
Après deux heures à scruter, tout en marchant, les sables infinis, un mouvement sous une dune, parmi un millier ou un million d’autres dunes.
En un seul mouvement vif et précis il dégaina sa lame, la lança, empalant la dune, comme l’aurait fait une javeline.
Le mouvement cessa instantanément.
Sous les sables, à quelques centimètres de profondeur, il trouvât un serpent à sonnettes.
Il était mort, sa tête proprement empalée par la lame parfaite et effilée de l’épée de l’escrimeur.
Il récupéra son bien et l’essuya contre l’envers de son écharpe, traçant une épaisse ligne sombre sur le coté de sa tête.
Puis, dépeçant rapidement la bête, il mis la peau à sécher, attachée à son poignet, avala sans façons les chairs du saurien et lança au loin les quelques os qu’il y avait à l’intérieur après en avoir savouré la moelle.
L’animal était assez gros, une trentaine de centimètres, mais rien ne pouvait se perdre dans le désert et mieux valait que se soit celui qui chassait qui profite de sa proie que les charognards.
L’ensemble avait pris quelques minutes, sans qu’il eût cessé de se mouvoir, puis son repas fini il se concentra pour conserver mentalement la piste que ses pieds suivaient d’instinct.
La peau séchée faisait une cordelette acceptable et il s’en servit pour serrer encore le goulot de l’outre.
Elle ne serait jamais assez étanche, il valait mieux éviter d’en perdre en essayant d’en conserver le maximum, en diminuant sa surface et par-là même, sa prise au soleil.
En fin de journée, alors que de nouveau le soleil offrait une vision mortuaire aussi théâtrale que sinistre à l’ouest, une pensée, une révélation éclaira son esprit, son âme, son être dans son entier.
Il savait ou allait le Marcheur.
Dans le sud-est se trouvait Harat.
Et dans Harat la porte entre les mondes, celle qui avait servi de passage jadis aux démons que le désert avait chassé dans une guerre violente ou djinns et dragons semblaient être les principales forces en présences.
Une porte ancienne et morte.
Les gens de la tour tentaient en vain de la réactiver pour s’épargner la coûteuse dépense énergétique et matérielle de la construction de l’une de leurs portes artificielles.
Mais par instinct autant que par intuition l’escrimeur savait qu’elle était verrouillée. Et pourquoi.
Et surtout il savait qui allait l’ouvrir.
Mais il était heureux de savoir qu’il pourrait le prendre de vitesse.
Il bifurqua légèrement, presque imperceptiblement, s’apprêtant à faire un voyage de plus de sept cents lieues vers le sud.
Un sourire semblable à celui de la veille, mais selon lui bien plus justifié, barrait son visage.
La nuit berça sa marche et durant son voyage, aucune tempête ne secoua le désert.
Il fût reconnaissant aux sables et au vent, certains que s’étaient là des présages.
Bien plus familiers et agréables que ceux de la Tour, réconfortants car issus du monde d’autrefois.
Il avait à la fois tort et raison. | |
| | | Cesnij Voron Voyageur
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| Sujet: Re: Quelques éléments concernants l'orbe Mar 20 Jan - 22:59 | |
| [Chapitre 6 partie 5]
Jonathan savait que depuis plusieurs jours un des hommes de ce monde le suivait. Un homme dur, froid, mais dans le fond honnête et droit. La lame d’une épée.
L’image était celle-ci.
Mais il était lent et il savait qu’il le distancerait, bien qu’il soit plus rapide déjà que les hommes qu’il avait jusqu’ici vu parcourir les déserts, quels que soient les mondes.
Lui-même marchait depuis longtemps et une voix en lui disait que sa marche ne s’arrêterait pas avant encore une période de temps bien plus longue.
Pour le moment son esprit réfléchis seul était accaparé par ce genre de pensées, de surcroît d’une manière très superficielle.
Le paysage mental qui régnait dans son âme en cet instant était identique à ce que ses yeux et ses autres sens percevaient de l’univers alentour. Une étendue sans fin de sable sous un soleil à faire fondre le plomb.
Les crosses patinées de ses revolvers chauffaient lentement tandis que le métal mat des canons semblait déjà sur le point d’entrer en ébullition même si rien de tel ne se produirait.
En fait l’homme ne le suivait plus directement.
Tandis que ses pas survolaient littéralement le sable, pas après pas, il songea au lieu de leur future rencontre, à l’odeur du sang, aux présages, aux offrandes, au seigneur.
Il se signa tout en continuant d’avancer sans trêve, sans pour autant qu’un signe de fatigue ou d’ennui ne vînt se manifester, tant dans son attitude que sur son visage.
Sa peau burinée par les soleils de plusieurs mondes portaient les marques de profondes rides aux coins des yeux, même si son large couvre chef épargnait à son front un sort comparable et limitait le creusement des premières.
Le sable était toujours là, blanc, brûlant.
Mais une odeur qui faisait plutôt penser au froid et à un sombre complexe souterrain monta soudain à ses narines, comme une douche d’eau glacée.
De l’ozone. Enfin, une odeur d‘ozone.
Il y avait en approche plusieurs véhicules fonctionnant sur le principe de la galvanisation du mercure, technique répandue dans presque tous les mondes industrialisés, hormis ceux dont le clergé n’était pas assez influent. Donc les gens de la tour régnaient déjà sur le désert ?
Intéressant.
Il désengagea légèrement ses pistolets de leurs étuis de cuir, afin qu’ils n’accrochent pas et refusent de se dégager. Il se mît en position de tir, jambes très légèrement arqués, buste droit, il prît une profonde inspiration.
Le bourdonnement signalant l’approche des véhicules devînt audible, tandis que l’odeur d’ozone devenait tellement forte qu’elle éclipsait celle sèche et poussiéreuse du désert.
Pour le corbeau, l’atmosphère se refroidie de plusieurs degrés centigrades. En fait-elle était devenue aussi fraîche que celle de sanctuaire, de crypte, qui régnait à une certaine époque, dans un certain lieu, près des montagnes, chez lui, dans son monde.
Là où tant des siens étaient morts.
Il décela dans les véhicules la présence de gens de même espèce que ceux de jadis, le chant augmenta en intensité, d’un murmure, il devenait les paroles mesurées d’un enfant avant de s’amplifier, semblant vouloir accorder son intensité à celle de l’odeur des machines, emplissant l’éther de la sphère spirituelle comme les cantiques de la plus opulente des cathédrales.
Une tête sortie d’une coupole supportée par l’habitacle du véhicule de tête.
Une face rougeaude et ridée par les effets délétères du soleil associé au vent du désert.
Elle hurla quelque-chose une interpellation sans doute destinée à son conducteur car aussitôt la colonne stoppa, mais Jonathan n’entendait rien d’autre que le chant.
Il devait cesser.
Ses mains descendirent à ses hanches et agrippèrent ses revolvers, tel la foudre s’abatant sur deux chênes.
En un instant, si court que les ailes d’une mouche n’auraient pas eût le temps d’esquisser un battement, les deux armes furent levées à hauteur de sa poitrine, ses bras se tendirent selon une gestuelle aussi immuable qu’instinctive et de sa main gauche il pressa la détente.
Détonation.
En haut de la tourelle de l’engin la face déjà cramoisie se pare d’un orifice encore plus rouge.
Un troisième œil, pour que le cerveau de l’autre vît directement au dehors, une aération de l’esprit en quelque sorte.
La tête tressaute, contrecoup du tir.
Le bras droit change légèrement de position, et la détente et pressée.
Une balle traverse une grille d’aération, longe la conduite sans dévier de trajectoire et se loge dans le moteur après avoir passé entre les pales d’un ventilateur et à travers le filtre d’un épurateur.
Détonation, explosion.
Le réservoir de mercure et touché, l’appareil semble vaciller un instant comme privé de consistance, puis un éclair étincelant réduit pour une seconde le soleil à une bougie posée à plusieurs lieues de distance.
Des pouces, Cesnij Voron fait tourner le barillet. La mouche, si elle existait, aurait esquissé le deuxième battement de ses ailes.
Dans chaque revolver la balle se trouve face au chien.
Il appuie simultanément sur les deux gâchettes.
L’explosion commence, l’éclair n’étant que le signe annonciateur, le véhicule part en fumée, se disloque, se désagrège.
Les deux bras esquissent un léger glissement vers le haut, conservant la même position vis-à-vis des mains, de sorte que les crosses des revolvers passent de la verticale à l’horizontal, donnant aux balles qui commençaient à peine à sortir du canon des deux armes un effet rotatif.
Elles s’engouffrent dans la tempête de feu et traversent le cœur de l’explosion en fondant légèrement, puis pratiquement liquéfiée.
Le temps n’existe pas dans la tête de Jonathan, pas plus que pour le seigneur et pourtant il existe.
Dans sa tête, le cantique dure depuis mille années et le brûle comme le feu des enfers brûlera le dernier des assassins.
Les deux gouttes de vif argent en fusion conservent leur trajectoire erratique et torsadée, fonçant maintenant hors de la fournaise vers le véhicule suivant, un autre blindé.
L’une s’écrase d’abord contre la puissante coque blindée, puis s’y enfonce en ralentissant légèrement, creusant un trou semblable à celui qu’une cigarette laisserait dans du papier, rougeoyant et brûlant.
Elle atteint le pilote en pleine tête.
L’autre suit une trajectoire semblable et touche la réserve de munitions du blindé, faisant détonner un des obus, provoquant instantanément une réaction en chaîne.
Dans le monde des hommes le premier dixième de seconde et passée.
Les ailes de la mouche on battu plusieurs dizaines de fois déjà.
Et déjà les revolvers du corbeau sont prêts à faire feu.
Il se trouve à soixante mètres du véhicule de tête, le chant dans son crâne cesse de raisonner d’une manière funèbre et redevient un parler discret, la mélopée d’une lointaine procession.
Il ne reste qu’un véhicule, une sorte de chenillette.
Dedans deux hommes attisent encore le chant.
Légèrement.
Mais c’est déjà beaucoup plus qu’il n’en peu supporter.
Ses armes restent à ses poings, il s’avance rapidement vers l’engin, l’explosion du premier véhicule et déjà une partie intégrante de l’histoire, le second commence à brûler, les obus au phosphore faisant de l’acier épais du blindage l’équivalent de la limaille de fer dans une flamme de laboratoire.
Il couvre rapidement la distance qui le sépare des véhicules.
Hagards, totalement abasourdis et incapables de comprendre ce qui à pût se passer, huit hommes dont deux officiers en uniforme descendent du véhicule.
Ils portent la marque du loup imprimé sur leurs épaulettes et sur la visière de leurs casquettes.
Parmi eux encore, cinq soldats et un technicien.
Ils seront les témoins de la scène.
De nouveau les balles fusent.
La moitié du barillet de chaque arme et désormais perdue.
Les minuscules ogives de métal se fichent en plein milieu de la poitrine des deux hommes, brisant l’harmonieuse coloration sable de leur uniforme en permettant que s’élargissent dessus de sombres auréoles.
Les soldats veulent lever leurs armes.
Mais bizarrement quelque chose manque.
De la ceinture de Jonathan, douze balles sont éjectées.
Il a frappé les balles par l’extrémité effilée, pointée sur son ceinturon comme sur tous les ceinturons de porteurs de pistolets, vers le bas.
Elles forment deux rondes de métal brillant à hauteur de visage.
D’un mouvement souple et rapide, ses bras se portent à la même hauteur, le barillet de chaque arme, vide, pendant ouvert sur le coté.
Les balles chutent toutes dans les alvéoles qui leur sont destinées.
D’un mouvement du poignet les deux armes se referment et retrouvent leur capacité de destruction.
Dans le même temps les yeux des soldats commencent à descendre vers les ceinturons de leurs uniformes.
Les armes qu’ils portaient ne pendent plus à leur coté, mais toutes gisent dans la poussière, entre leurs bottes.
« Remontez dans votre engin et disparaissez. Prestement. »
Des regards perplexes et des roulements d’yeux.
Une question se forme sur les lèvres d’un des hommes, totalement lisse et anonyme dans le souvenir qu’en conservera le corbeau.
Elle n’aura pas le temps d’être formulée.
« Montez ou les prochaines balles ne couperont pas que des ceinturons. »
Plus aucunes questions, rien que des visages atterrés.
Les quelques hommes montent dans le véhicule, éperdus, abasourdis.
Comment en moins d’une minute une telle situation peut-elle se produire ?
Aucun d’eux n’a la réponse, mais tous redoutent d’en avoir tout de même une vague idée.
En fait-ils n’ont pas de réponse directe, mais des explications vraisemblables et rassurantes.
Le moteur part dans l’habituel bourdonnement, d’autant plus qu’il n’a pas été coupé.
Il n’a pas eût le temps de l’être.
La poussière et le sable chassé par l’engin recouvrent partiellement les restes et les débris en flammes des deux véhicules de tête alors qu’il les dépasse et commence à s’éloigner.
Il rétrécit petit à petit et finalement devient une tache, un point, puis plus rien aux yeux pourtant perçants du marcheur. | |
| | | Cesnij Voron Voyageur
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| Sujet: Re: Quelques éléments concernants l'orbe Mar 20 Jan - 23:00 | |
| [Chapitre 6 partie 6 et je crois que je vais arrêter le massacre!]
Depuis longtemps ses armes reposent sagement dans leurs étuis, attendant leur prochain baptême de sang avec la patience propre aux objets inanimés et fais de métal.
Le corbeau esquisse un autre signe de croix, rapide mais précis et aucunement bâclé, puis se tourne un instant vers la direction ou se trouve l’homme du désert.
Il commence à articuler des paroles à voix haute, paroles qui lui sont adressées et que le vent du désert lui portera.
Il les entendra bientôt, mais elles ne ralentiront en rien sa marche.
Elles auront toutefois le mérite de ne pas la hâter non plus.
Son dites des paroles apaisantes et amicales.
Elles ne calment pas les ardeurs d’un preux, mais n’attisent pas la flamme de la haine et restent mystérieuses dans le cœur de celui qui les reçoit.
Son monologue terminé, il regarde la pièce d’or pur qui illumine ce monde, les restes encore en flammes du second véhicule et les particules de poussière, les débris métalliques minuscules du premier.
Ses yeux laissent passer les images qui se graveront au fond de son esprit, à travers les temps, un témoignage nécessaire, un devoir.
Puis il effectue un dernier demi-tour, vers le but de son voyage.
L’incident et ses conséquences n’eurent en tout et pour tous usés à la mouche plus de quelques millions de battements d’ailes, soit fort peu au regard des milliards de battements qu’elle aurait le loisir d’effectuer en une heure.
S’il avait eût une montre, le corbeau y aurait compté le passage de dix-sept minutes.
Si d’aventure il avait pût se dédoubler, être capable de compter l’écoulement du temps durant la fraction de seconde nécessaire à l’anéantissement des deux chars, il n’eût été d’aucune utilité qu’il eût une montre.
Elle n’aurait donné aucun signe montrant qu’une quelconque durée de temps se soit écoulée.
En cela il n’avait pas besoin d’une montre.
Pas plus que d’un cheval.
Ses pieds se remirent à se mouvoir, en rythme, à la façon d’un homme qui marche.
Derrière lui maintenant les choses immobiles rétrécissaient, devenaient des taches puis des points et disparaissaient à l’horizon.
Le vent soufflait doucement.
Le soleil écrasait toujours le monde sous sa chaleur étouffante.
L’atmosphère était redevenue normale.
Et l’âme du marcheur de nouveau semblable au paysage qui l’environnait, dès lors que la colonne de fumée qui s’élevait loin dans son dos soit la seule chose qui marquât une différence avec le paysage qu’il avait vu tout le long de la journée.
Le chant repris sa place, comme la permanente douleur qui habite les os des anciens, tenant compagnie au corbeau, pour le guider et lui rappeler, toujours, à jamais, sa mission et son destin.
Le soleil encore et encore frappait le sol de sa perpétuelle et brûlante colère, ou qui sait réchauffait-il de sa chaleur affective excessive son fils préféré.
L’escrimeur frissonna, chose rare en plein jour dans le désert.
Un doigt glacé venait d’ouvrir son front en deux, y insinuant un flot de paroles.
C’étaient des paroles apaisantes, mais l’impression d’un phénomène contre nature, une sorte de tabou mystique vis-à-vis de la transmission des pensées, révolta l’homme.
En un instant il abaissa son écharpe pour dévoiler le bas de son visage et vomir.
Il se penchât tellement qu’il était plié en deux et il resta longtemps dans cette position.
Quand il se releva des papillons noirs, puis blancs, dansaient devant ses yeux.
Il songea confusément aux grains de sables soulevés par le vent des jours plus tôt.
Puis il repris ses esprits, secoua la tête et comme si c’eût été un nuage de mouche, les papillons disparurent.
Des paroles de paix, d’espoir, de réconfort.
Mais quel sens avaient de telles paroles si on vous les introduisait dans la tête au moyen d’un foret mental, comme si on vous faisait subir une trépanation ?
Cela n’avais pas de valeur.
A moins que l’étranger fût ignorant de l’absence d’habitude des gens de ce monde concernant ces pratiques et leur répugnance à les voir même seulement utilisées ?
Probable.
Après tout il ne faisait que traverser les mondes, pas les visiter et encore moins en apprendre les us et coutume.
C’était simplement un chasseur qui pistait une proie, chasseur tellement exceptionnel qu’il se souciait comme d’une guigne de la nature du terrain qui se dressait encore entre lui et son but, indifférent aux jungles, désert, plaines arides ou volcaniques qui se dressaient sur son chemin, simplement autant de haies qu’il se devait qu’il y en ai dans cette formidable course.
Mais c’était sans importance de toute façon.
Même si les paroles et la manière dont elles avaient été introduites ne lui plaisait pas, l’homme s’y attarda.
Aucunes supplications, pas non plus d’ordres. Juste des conseils d’un homme qui se sait expérimenté et dangereux, voulant épargner d’inutiles blessures, ou même la mort, à la personne à laquelle il s’adresse.
Il envisagea l’espace d’un instant de laisser tomber, de ne rien tenter. A quoi bon ? Un autre, encore moins doué que lui, pourchasserait tout de même l’homme et se ferais tuer. Son ordre n’aurait même pas l’honneur de l’ensevelir pour ses faits d’armes. Et très certainement, l’homme en noir reviendrais pour s’enquérir de sa réussite et le punirais, soit en le tuant lui, ce qui ne serait pas si grave que cela, mais probablement en exterminant les membres de l’ordre.
Donc, poursuivre.
Il remis un pied devant l’autre, seul façon d’avancer, quelles que soient nos capacités.
Avant que le soleil ne se couche il avait parcourue presque une centaine de lieues, n’étant plus qu’à deux jours à pied du canyon de Uri, l’ancien lit d’un fleuve à sec, aujourd’hui seule passe possible pour entrer par le nord-est dans le pays de Harat.
Mais comme les nuits précédentes il continua de marcher. Il avait pris son jour de repos la veille, invariablement au bout de cinq jours de marche, ses pieds le faisant souffrir malgré tout l’entraînement qu’il avait reçu et la fatigue le clouant sur place.
Il avait bu un peu d’eau lorsqu’il avait vomi, afin de se réhydrater immédiatement. Mais sa gourde était presque vide, il ne pourrait boire qu’une fois. Probablement le lendemain au matin. Il mangerait aussi. Car il aurait quelque chose d’important à faire.
Il devrait mourir.
Il sourit aux étoiles qui fixaient le désert de leurs millions d’yeux sans paupières et elles lui rendirent autant de fois son sourire.
Ses pieds s’enfonçaient moins dans le sable la nuit, la fraîcheur nocturne n’appesantissant pas ses membres, sa progression en étant moins gênée.
Dans le lointain la silhouette dentelées et sombres des montagnes de Gila se découpaient noires sur le ciel bleu sombre. En réalité les montagnes avaient une couleur très claire, presque aussi pure qu celle du sable du désert. Sans cesse le vent arrachait le grès de ses parois abrupte et l’emportait dans d’immenses tourbillons au cœur des sables immortels.
Autrefois les rois devaient rester des semaines dans les montagnes, résister au périls qu’elles décelaient et bien que le vent du désert n’en fût pas le dernier, il en existait bien d’autres, au moins aussi terribles.
De nombreuses forteresses avaient été construite dans le couloir étroit du défilé, mais le vent en provenance des plaines de Harat avait le même effet sur les parois du canyon que le vent du désert sur la montagne et des flots de sables les engloutissaient, années après années, jusqu’à ce que plus rien ne témoigne de leur existence.
C’est là, dans cet endroit étrange et mouvant, au sol instable, aux murailles de grès immenses couvertes de pitons effilés et d’épieux rocheux qu’il avait décidé d’affronter le Marcheur.
Ce serait là qu’il aurait sa dernière demeure.
Il en fût flatté.
Quel plus bel endroit pourrait on rêver pour mourir ?
Ses pieds l’en rapprochait de plus en plus.
Il savait ce qu’avait fait l’étranger hier.
Une colonne de fumée noire et âcre montait dans le ciel en souillant la limpidité du ciel par ses suies.
Des gens étaient morts. Plus d’une demi-douzaine. Des gens issus des terres de la tour, à n’en pas douter. Après tout qui d’autre ici utilisait des engins pareils pour aller dans le désert ?
Le vent murmurait des paroles douces et apaisantes et la fraîcheur de la nuit faisait retomber la fièvre qui avait monté dans son esprit depuis qu’il avait entendu les paroles du Marcheur. | |
| | | Aya Koyshin Jeune Voyageur
Nombre de messages : 99 Age : 33 Localisation : Un peu partout là où elle n'en a pas le droit... Date d'inscription : 05/03/2009
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| Sujet: Re: Quelques éléments concernants l'orbe Jeu 19 Mar - 23:04 | |
| Bon, j'dois avouer que j'ai pas tout lu, mais c'est pas mal ^^. Moi aussi j'écris un bouquin en ce moment =P | |
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