Des cris retentirent, bientôt des centaines de badauds affluèrent du coin d'une rue, au détour de l'une des constructions hausmanniennes que recelait Paris. Certains se mirent à couvert, d'autres empoignèrent sans ménagement leurs caméras, téléphones : ce genre d'évènement méritait soit d'être fuit, soit d'être retranscrit.
Non loin du centre Goerges Pompidou, près des constructions carrées des Halles, deux personnes se faisaient face. Rien de bien spécial jusqu'ici. Ce qui était un peu plus particulier était l'état de la rue qu'ils occupaient. En effet les voitures les plus proches avaient explosé, créant une débandade pas possible, tandis que d'autres se retrouvaient défigurées par des projections d'acide. Plusieurs boutiques avaient souffert des mêmes blessures... et à présent seuls restaient les nombreux curieux et les deux adversaires.
Orion Elliherym se tenait là, au beau milieu d'une voie de bus ravagée. Sa peau colorée avait pris une teinte grisâtre, l'expression d'habitude sympathique de son visage était à présent sadique, entre la folie, la satisfaction, l'amusement et la contrariété. les pans de ses habits étaient immobiles, faute de vent assez vigoureux pour les voltiger. Une substance glaciale et noire, coulait le long de son bras droit, et se répandait partout à ses pieds, attaquant férocement le sol tel de l'acide. L'épaulette qu'il portait sur son bras gauche tremblait, menaçant de sauter à tout moment. De même son bras artificiel vibrait, comme secoué par des spasmes sourds.
-Reprenons... Pourquoi m'as tu empêché de boire cette bière tranquille? Dit l'homme d'une voix lente et grave, légèrement grinçante. C'était peut être la tienne, cependant tu manques de générosité à mon égard. C'est pas sympa!
Ces derniers temps, sa vie était trop tranquille. Pour une fois qu'il avait l'occasion de trouver un adversaire valable, il ne la laisserait pas filer bêtement! Peu importait que cette femme fut l'une des plus belles qu'il ait eu l'occasion de rencontrer... il voulait du sang.