Redskin Tavern, 5 eye's place.

Cesnij se frotta les mains de satisfaction.
une poussière acre et fuligineuse tomba de ses épais gants de cuir.
Il avait terminé!
Devant lui, en lieu et place d'un hôtel particulier délabré se dressait désormais " The Redskin Tavern". Son bar.
Il avait trouvé amusant de s'occupper lui même des amménagements intérieurs.
Les doubles ventaux s'ouvrant et se fermant dans les deux sens étaient uen réminiscence de se qui se faisait chez lui en matière de porte, ainsi que les planchers et les lintaux de bois sur la base des murs.
Mes les fresques chamaniques qui en ornaient la partie supérieure rendaient l'atmosphère plus lourde, sans en détruire le capital symphatie.
Un comptoir tout droit sorti des Drive'In des années 1950 occuppait, en face de la porte, un renfoncement de ce rez de chaussé aux anciennes cloisons abbatues à la main, maintenant invisibles.
Des tables rondes de bois massif occupaient l'ensemble de la pièce, et des tables de resto route longeaient les murs.
De temps à autre un tableau de cow-boy, d'indien, de voiture ou de pin-up trônait au dessus de l'une d'elle.
Une impressionante collection de bouteilles rayonnait de son aura brumeuse dans tous le bar.
Les fenêtres avaient été remplacés par des vitraux colorés aux motifs géométriques et aux ventaux de bois massifs.
Au fond à droite, un téléviseur occupait l'angle, suspendu au mur par une broche en métal, passant et repassant des films à gros budgets et du rodéo.
Sur le mur de gauche, un jukebox avec de la country et du rock.
Les seules pièces qui restaient épargnés à cet étage étaient un bureau, une reserve, une cuisine et des Waters.
Une grande estrade occupait le mur de droite en entrant, et un orchestre composé d'aliens jouait des musiques exotiques à l'aide d'instruments étranges.
Le menu serait spartiate: Haricots rouges, steak, burger, nuggets et frites!
Mais le choix de boisson était... conséquent.
D'autant que Cesnij avait fait honneur à TOUTES les bouteilles qui figuraient sur les étagères afin d'en vérifier... la qualité.
Un droïde de protocole assurait le service au bar et des R2 circulaient entre les tables selon le schéma commandé au fournisseur. Satisfait ou remboursé.
D'autres robots s'occupaient de la "cuisine".
*J'ai fait du bon boulot il me semble! Bon maintenant trouvons un moyen d'inaugurer ce gourbis...*

Sa main descendit à sa ceinture. Il aggrippa le colt, fît jouer un instant le mécanisme du tambour, puis l'engagea d'uin coup sec dans l'arme. Il leva le bras, tendu au dessus de sa tête, et fît feu à maintes reprises en hurlant.

"Je déclare The Redskin Tavern ouverte! Allez les soiffards et les lourdaux de tous poils, bienvenus chez vous!"
Un attroupemment se forma, et ainsi fût ouverte "The Redskin Tavern".
Ce sur quoi Cesnij se rendît à son bureau, lança son mateau sur une des tringles murales, sauta littérallement dans son siège et colla ses bottes sur son bureau, avant de lentement cuver les dizaines de litres d'alcool qu'il avait ingurgité au fil des jours nécessaires aux "travaux".

- Bonjour ? Je vous dérange ?

Cesnij leva ses yeux embrummés vers la personne à qui appartenait la voix.
jolie voix, et charmante personne.
Mais les manières de l'autre sexe paraissait incompréhensible au marcheur qui n'avait jamais sût au juste comment s'y prendre, ni même éprouvé plus d'intêret pour la chse que pour deux, passes rapides dans un bordel.
de sorte que le physique lui apparaissait systématiquement comme banal.
Il répondit comme à un autre, sa voix claire et forte malgré les relents chargés d'alcools divers qui s'échappaient de sa gorge:
" Hi Lady, nenni je dormais juste un peu et la compagnie n'est pas une chose qui me soit particulièrement désagréable. En quoi puis-je vous rendre service, si tant est que vous ayez besoin d'un service."
La brume cotonneuse qui l'avait entouré depuis quelques jours commençait à se dissipper, son organisme commençant enfin à assimiler les dizaines de litres de boisson à base d'éthanol qu'il avait ingurgité.
De sorte que sa contenance s'amméliora au fur et à mesure de sa réponse, et son apparence passa du vieux clochard anhéstésié à celle du pistolero capé de cuir draconique qu'il était.
Il jaugea son interlocutrice, sans parvenir à comprendre la différence subtile qui la distinguait d'un humain ordinaire.
Mais il supposait qu'elle se présenterait.
Il lui saisit la main à la manière des hommes, la monta une fois puis lâcha.
"Je suis Cesnij Voron, propriétaire de ce bar, ainsi que pisolero, chaman et forgeron. Vous?"
Il attendit sa réponse en la jeaugeant du regard.

Voyant que ce dernier lui serrait la main et lui demandait son identité, elle répondit au signe de salutation de l'homme.

- Alana Marvel, avocate mais je n'exerce mon métier qu'entre les murs de la cours. Sinon, comme vous je manipule l'énergie...

Elle jetta un coup d'oeil à l'homme qui se trouvait près d'elle. Certains détails attirèrent son attention. Il avait l'air un peu cow-boy, un peu bourré mais quoi qu'il en soit, il semblait sympathique.

- Je passaias en ces lieux et je me demandais... Il y a longtemps que vous avez fait bâtir cet endroit ?

La jeune femme était un peu gênée mais étant donné son statut royal, elle n'en laissa rien paraître. Après tout, ce n'est pas parce qu'elle est princesse que tout le monde est obligé de le savoir... Elle regarda le propriétaire de l'endroit.

- Vous avez mentionné.... chamanisme ? c'est bien ça ?

"Le bar? Ney, j'ai fini ce matin! Un bel endroit vous en convenez?"
Un sourire d'une blancheur parfaite fendit en deux la masse brousailleuse de la courte barbe qu'il arborait.
Il tiqua cependant qu'en au terme "avocate".
"Juriste? Personne n'est parfait"
Malgrès son envie croissante de faire dévier le suje, il accepta de répondre franchement à la question de la jeune femme, mais il y répondit à sa manière.
Il fixa un point au hasard dans les airs, puis l'anima un instant d'un éclat électrique d'un bleu intense.
Puis il lui répondit mentalement.
*Oui-da, chamane comme mon père, et certainement comme bien d'autres avant et après lui. Seulement je ne sais comment cet art me vînt. Mias je suppose que vous savez comment VOUS vous faites?*
Sa question était plus de pur forme qu'attendant une stricte réponse, mais se n'en était pas moins une question.
Maintenant debout, deux mains à plats sur son bureau, il la fixait.
Se rendant compte du malaise que pouvais provoquer le regard d'un homme sur un corps féminin, il s'en détourna, puis saisit un objet sous la tablette.
Avec un léger tintement, deux verres et une bouteille au contenu ambré remontèrent entre ses doigts jusque sur la surface marqués du bois.
Il les y déposa délicatemment, se servit, avala d'un trait, puis en poussant son verre vers son invitée:
*Un verre?*

Alana regardait l'homme qui se trouvait devant elle. Son sourire était bien éclatant, plutôt surprenant pour un type qui se tenais dans les bars.

- Très bel endroit en effet. Quant à la perfection, elle n'est pas de ce monde.

Elle fut surprise que ce dernier s'adressa à elle par la pensée. Peu de gens pensaient à ce mode de communication. Elle lui répondit alors...

*Votre père était chamane ? Hmm... cela explique donc ce petit point bleu que je viens de voir n'est-ce pas ? Sinon... comment savez-vous que je suis télépathe ?*

Elle trouva quelque peu ironique son apparence de malaise. On aurait dit qu'il se sentait mal pour elle. La jeune femme s'approcha de l'homme qui venait de lui remplir un verre. Elle le prit, le leva près de son visage. Elle renifla le contenu couleur ambre qui se trouvait à l'intérieur du verre.

* Merci *

Elle jetta un regard amusé à son interlocuteur télépathe et prit une gorgée du breuvage. N'étant pas habituée à ce goût quelque peu étrange, elle fit une grimace et posa le verre.

* C'est quoi ce truc ? Comment vous faites pour avaler ça sans faire de grimaces ? *

Derechef un sourire fendit son visage, réminiscence amusante rappelant que des mots comme "ce monde" n'avait pas cours ici, ou du moins ne trouvaient par leur sens.
*C'est du Whiskey Lady Marvel, un breuvage distillés chez les Escotes de bien des mondes depuis des lustres, presque aussi longtemps que je marche*
Un rire tant physique que psychique le secoua un instant.
Puis il poursuivit.
*C'est fort certes, mais il faut savoir le savourer! Faite le tourner au moins une fois en bouche avant de l'avaler, votre palet doit s'habituer. Quand à savoir comment j'ai sut pour la thélépathie, et bien disons que je suis commun à ce genre de chose et vous me sembliez avoir les capacités d'utiliser cette voie d'échange*
Pas tout à fait vrai. Il était surtout capable de percevoir la magie quand elle se présentait, et c'était cela qui choquait d'entrée quand une personne capable d'en user entrait dans une pièce. L'atmosphère devenait... différente.
Un genre de chant.
Soudain quelques souvenirs de souffrances indicibles et d'événements douloureux éclatèrent dans son esprit comme l'éclair au coeur de l'orage.
Mais comme lui rien ne dura plus d'un instant.
Il conserva sa contenance et demanda:
*Sont-ce les coups de feu qui vous ont ammenés ici? Il me semble que pour "l'inauguration" de ce bouiboui j'y soit allé légèrement trop fort.*
Un même sourire s'étala sur sa face.
Puis il cessa d'exhiber sa dentition pour se rasseoir, mettre ses pieds sur la droite du bureau, puis tirer d'une petite bague de cuir sombre quelques feuilles dde tabac. Il roula rapidement une cigarette, l'alluma avec un briquet à silex à la pierre extrêmement aptiné et hors d'âges, puis il tira un fauteuil par l'action de sa pensée et proposa à la jeune femme:
Je suis conscient des quelques règles de civilités utiles, et je pense que pour causer il serait plyus agréable pour vous d'être assise non?*

Il tira une longue bouffée de sa cigarette en désignant du geste le fauteuil au dossier de velours déjà élimmé qu'il avait chiné quelques part dans un des bazars de la ville. Puis il cala la cigarette entre ses dents et se resservis du Whyskey en faisant de même pour son invitée.

*Il me semble qu'ensuite je vais cesser de vous servir, sirotez ce breuvage, ses effets en seront beaucoup moins désagréable et vous profiterez bien mieux de sa texture et de son arôme.*
Il attendait la tournure que prendait les événements en tendant le verre à son interlocutrice.

Toujours ses lèvres étaient scéllés, ou occuppées à tirer sur sa cigarette.
*L'architecture? C'est je crois une sorte de compromis entre les différents lieux que j'ai apprécié dans mon existence, mais je suis en pleine spéculation, je ne suis même pas conscient de ce que j'ai bien pût faire avant d'arriver sur Totena. Je me souviens juste d'un monde industrialisé, probablement à l'ère des transistors, bien qu'il soit un peu... différent de ce que je conaissais. Du moins c'est ce que j'ai ressentit. Dommage pour la voiture par contre.*
Il poussa un soupir las, qui se mua peu à peu en un soupir d'aise, au fur et à mesure qu'il réalisait ce contre quoi il avait troqué son épave.
*S'aurait pût être pire*
Il fît craquer les articulations de ses doigts qui résonnaient fortement malgrès l'épaisseur conséquente des gants de cuir.
Il passa machinalement une main derrière une des mèches de cheveux noires et sauvages qui s'était échappé de son couvre chef pour lui masquer la vue.
Elle revînt à sa place sans efforts, mais le cuir rugueux de dragon entailla légèrement la peau de voron, à l'opposé de son tatouage arachnéen.
D'un claquement des doigts il cicatrisa la petite plaie.
Dans l'état normal de ses capacités, il n'aurait jamais eût d'incident de ce genre, les gestes "avortés" de la théorie freudienne semblant étrangers à son attitude et à sa mainmise mentae sur son corps.
Puis il pesta.
*Voilà à quoi en ai réduit le savoir de mon père. A réparer les maladresses d'un ivrogne*

Il ne savait pourquoi, il se sentait le besoin de trouver des compagnons capable de comprendre.
Depuis des lustres il marchait, et depuis des lustres ses traces de pas s'étaient étouffées dans la poussière uniforme et anonyme d'un millier de monde.
Et comme ses pas, au fur et à mesure de sa marche, ses souvenirs s'estompaient.
Il perdait régulièrement la mémoire, comme un tableau qu'on efface après chaque cour.
Mais l'apprentissage ne finirait jamais.

Ses pensées intimes et ses souvenirs refîrent surface, mais au lieu de s'y abbandonner et de les perdres comme à chaque fois, il choisit d'en faire part à la télépathe qui était en face de lui. Elle pourrait comprendre.
Sûrement.



*Voilà ce que me rapporte mon coeur, et qu'ignore mon esprit* Une déferlante d'image dansa librement dans l'éther. Une cohorte d'hommes en armures étincelantes, maniant des armes à feu et pillant une ville. Des Jaberwocks, par hordes entières, pillant et massacrant. Un dragon serpentin, se nourrissant de troupeaux entiers et deversant sa bile corrosive sur de courageux chevaliers venus le défier. la crasse impénétrable des suies d'une île couverte d'usines et de fer, au centre de laquelle se tenait une tour colossale, cyclopééne. Une ribambelle de milliers, de millions de visage, hurlant, pleurants, grimaçants, souriant, agonisant, haineux, admiratifs, hagards. Quatres personnages, aussi décadants que magnifiques, l'un immense, barbu et portant une immense épée, ses avants bras et sa lame tâchés de sang, l'autre beau, calme, les cheveux blonds d'une longeur appréciable fouettant le vent de concert avec sa cape. sa tête ployait sous une tiare de belle taille et dans ses mains un arc et des flèches. Un autre, famélique et les yeux vides, semblant respirer par sa seule volonté, ne portant que ses haillons rendu admirable par son apparence abjecte. Et enfin un autre, au robes longues et noires, aux immenses ailes d'aigle, de faucon ténébreux, le visage masqué par un capuchon insondable, portant une faux et un sablier. Il voyait et montrait tout cela, comme certainement il l'avait vécu.

Il était libre.

[okay, pas de pb]

*Je ne sais pas au juste. J'essaye de comprendre. Mais partager ces images m'a fait du bien. D'habitude je tombe dans les bras de morphéon.*

Il sourit de nouveau, un sourire las et triste, rendu encore plus pathétique par la conformation de son visage qui le faisait toujours plus triste qu'il n'était.
Sa cigarette fini de se consummer et il la jeta dans un crachoir de cuivre posé sur la tapis aux coté de son bureau.
Il se massa doucement le menton, regarda un instant le nuage de fumé qui s'enroulait paresseusement autour du luminaire qui éclairait son bureau, puis soupira.
*Pourquoi est-ce que je ressent des émotions contradictoires quand je vois ces... images? Est-ce qu'il est normal d'avoir ce genre de manifestation dans son esprit. Je suis assez... chamboulé. Est-ce que c'est ce que les gens du commun appellent... souvenirs?*

Un tic nerveux agita brièvement la partie gauche de son visage. L'arraignée au coeur de sa toile sembla tressauter, comme si une proie venait de s'engluer sur sa toile carmin.
Décidemment, les théories freudiennes avaient de plus en plus prise sur lui. Il jeta un regard morose à la bouteille, et la rengea sous le bureau avec les verres.
Il les rinceraits plus tard.
Pour le moment il tentait d'avoir les idées claires.
Mais une cuite aussi abyssale ne pouvait s'éteindre en quelques heures, et un léger voile et une luminausité trop forte pesaient sur ses yeux, tandis que la cigarette lui semblait avoir eût une texture et un goût trop riche.
Il posa sa main droite sur le comptoir de son bureau, décalant ses bottes à la limite du plateau.
De la main gauche il sortit un cure dent de sa poche et le machônna doucement.

*On m'a dit que ce monde était... particulier. Vous êtes avocate n'est-ce pas? Vous travaillez donc à la haute cour. Est-ce que des gens pourraient... m'aider à retrouver ce qui... je ne sais trop comment l'exprimer*

Il frappa du poing sur la table et inspira profondémment. Une marque oblongue ornait maintenant le bureau là ou il avait frappé.
Puis enfin il VIT. Il ne savait quoi, mais il savait pourquoi.

*Vous connaissez la procédure pour concourir chez les gardiens? Si c'est le cas je voudrais humblement vous soliciter afin de me mener auprès des magistrats. Je cherche un moyen de recouvrer ma mémoire, et je crois que c'est ce qu'il me faut. Me saisissez vous?*

Il plongea son regard de jais soudain assuré et calme au fond du sien. La tempête intérieure qui couvait sous l'alcool, ainsi que son ivresse était oubliée. Son visage était celui lisse et froid d'une statue de marbre.
Un instant son oeil gauche devînt d'un blanc laiteux, mais il ne parût pas s'en apercevoir.
Il ésperait une réponse positive.
Il avait hâte de trouver.
Et de revenir dans ce qu'il appellerait volontier sa demeure.

Alana écoutait songeuse les propos de l'homme qui se trouvait en sa compagnie. Lorsque le point de ce dernier s'abattit sur la table. Elle sursauta. Une série d'image défilèrent rapidement dans sa tête. Un pas lourd sur le sable chaud et sec, un corbeau noir au regard perçant, des créatures mythiques, la faucheuse, une gourde vide, un brouillard intense. Lorsque la jeune femme reprit ses esprits, elle était toute en sueur, terrorisée, elle s'était accrochée à son fauteuil.

- De-de l'eau, je vous en prie, de l'eau s'il vous plaît...

Sa respiration était très rapide. Elle n'avait pas l'habitude de ce genre de sensations. Elle avait très chaud.

- Qu'est-ce qui vient de se passer ? J'ai besoin d'air... je-je sens que je ne vais pas bien...

D'un geste sec Cesnij ouvrit une fenêtre et emporta rapidement la jeune femme sur le sofa qui se trouvait en dessous.
Puis il courut en cuisine, attrappa un verre d'eau et le remplis à ras-bord.
A son passage un droïde tourna trois fois sur lui même avant de s'étala les quatres fers en l'air en ayant tenté de suivre le mouvement.
L'eau provenait d'un flacon crystalin et n'était servis qu'au "petites natures" du bar.
Mais il pouvait toujours servir d'avoir sous la main le breuvage initial, primaire de tout être vivant.
Il tendit le verre à la jeune femme.

Il se servit à la fois de sa bouche et de son esprit pour communiquer, afin de mettre plus de poids dans ce qu'il disait.
-Avalez d'un trait, il faut vous désaltérer rapidement. Je m'en vais vous cherchez plus d'eau.
Il retourna en cuisine plus lentement cette fois, attrappa la carafe et l'apporta dans son bureau.
Le droïde se relevait à peine de sa chute.

-Excusez moi pour cette conversation... éprouvante Lady. Mais quand vous serez remise je souhaiterait que vous répondiez à quelques questions.
Il s'assit en tailleur sur le sol moqueté de son bureau, ses mains gantées reposant sagement comme des objets innanimés sur les jambes de son pantalon de jeans.
De nouveau il tira une cigarette et commença à la fumer, mais en y mettant plus d'ardeur, tirant longuement sur le morceau de papier enroulé autour de son précieux tabac de Lynn.
Des images champêtres s'annimèrent un instant dans sa tête, et il se souvint de l'imposant moulin a vent de la ferme de G... de qui déjà?
L'image s'estompa, mais elle lui tira un sourire en coin.
Si tous ses souvenirs étaient aussi agréables.
Son attention se focalisa sur l'état de santé de son invitée.
Malgré des palpitations cardiaques un peu trop élevées et une sudation abondante, cela semblait ne pas être trop grave.
Il attendit qu'elle se réhydrata.

Il inspira calemement, pour ne pas de nouveau troubler la paix de son esprit, et par ricochet celle de son invitée.
Sa position facilitait la communion avec les éléments, et il laissa la couche superficielle de son esprit faire corps avec eux tandisqu'il parlait, toujours par les deux biais de communication simmultanémment.
La première était plus une intuition à confirmer qu'une question.
-Vous n'êtes pas tout à fait humaine n'est-ce pas?
Il laissa une courte pause, une infime suspension cristalline dans les airs, un silence agréable et doux à l'oreille, produit par la résonnance de son esprit et du monde.
-Est-ce qu'il existe un moyen, pour vous ou quiconque de votre connaissance, de trouver un monde qui n'a jamais été directement relié à Totena auparavant? Ou du moins est-ce que vous êtes en moyen de me mettre en relation avec des gens ayant de telles conaissances? J'en ai grand besoin Lady, Oui-da, j'en ai grand besoin.
Son verbe était fluide et doux, mais malgrès tout une vague de mélancolie, douce et simplement larmoyante, mais de la mélancolie tout de même, s'échappa de son coeur.
L'atmosphère résonna un instant de ce sentiment poignant, puis redevînt d'une légéreté et d'une limpidité totale, la concentration du Voron s'acroissant avec la durée de sa méditation.
-S'il vous plaît Lady, c'est important.

Son hôte semblait très exité malgré qu'il faisait du mieux qu'il le pouvait pour être calme. Il avait des tas de questions à poser, mais c'était normal après tout... Qui, ayant oublié qui il est, ne voudrait pas renouer avec son passé ?

- Vous avez raison, je ne suis pas humaine, mais Sélénienne. Les séléniens sont très similaires aux humains à quelques différences près. Ils sont télépathes et très empathiques. Ils se servent beaucoup de l'énergie qu'émet leur corps pour être en harmonie avec eux et avec les autres... Je... l'incident qui vient de se produire... je... je ne peux l'expliquer... c'est comme si une partie de vous voulait que... je perçoive ce moment et que, c'était impératif. Mémoire cellulaire sans doute...

Elle marqua une pause comme si elle venait de trouver instantannément la solution à un problème. Pourtant, c'était auss simple que ça...

- Mais... vous savez qu'en faisant une certaine méditation vous pouvez retrouver ces connaissances qui sont... enfouies dans vos cellules ? On appelle ces connaissances mémoire cellulaire. Dès votre conception, elles ont enregistrées des milliards de données et de connaissances auxquelles vous pourriez avoir accès si vous le souhaitiez. Cela vous intéresse-t'il ?

Il hocha la tête dans un ample mouvement affirmatif, amplifié par son chapeau à larges bords.
-Si vous savez comment faire, apprenez moi.
Il n'avait strictement jamais entendu parler de cette méthode, mais était-ce si exceptionnel, que des gens ayant des différences aussi fondamentale dans le domaine psychique d'avec l'espèce humaine soient aptes de penser différemment?
Tout lui laissait à penser que non.
-Je suis prêt.
Il attendait impatiemment la suite.

Il hocha la tête, son visage buriné et tané par milles soleils montant et descendant selon un axe vertical.

-Je pense qu''il faut prendre le risque. J'ai trop de souvenirs. Il faut absoluement que je découvre un fil conducteur, une ligne qui me montre la voie qui me mena jusqu'ici. Je ne veut et je ne peut pas rester simplement un être en perdition dont la mémoire s'efface, une âme errante entre les mondes.

Il conforta sa position en tailleur, et expira lentement, puis inspira.

-Je suis chaman et de nombreuses fois j'ai médité, et pas seulement pour ouvrirn mes propres perceptions, je pense aussi avoir eût affaire maintes fois au sous-monde, à l'univers caché, à l'éclat des sphères, la symphonie du chaos, l'empyraen et tout ce que l'antropie porte comme nom. Mes démons intérieurs ne peuvent être aussi terrible que ces avatars.

Même si Cesnij n'avait à vrai dire aucuns souvenirs précis des rencontres qu'il avait eût avec de telles puissance. Il se souvenait d'un nom Uxipolotchi, des montagnes de l'Inkaz dans son monde, ou de la pestilence de Lucius Ashfields, l'antéchrist.
Du feu brûlant d'Astaroth, et plus que tout de Zapan et de son immense chien cerbère.
Mais les images en était floues, des millions de visage réduits à des volutes de fumées grimaçante et gémissante.
Ou une noirceur absolue et sinueuse.
Ou le bruissement d'un milliards d'ailes de mouches.

-Comment entrer dans cette transe?

Il était déterminé et rien en ce monde ni dans les autres ne le ferait reculer.

Elle le regarda, l'écouta et analysa. Il semblait convaincu. Elle ne refuserait pas sa décision.

- Avant de commencer, je vous conseille de verrouiller cette porte et d'y mettre un panneau indiquant "Ne pas déranger". Si quelqu'un vous sors de cette méditation par la surprise, vous risquez de rester dans le coma et de finir vos jours ainsi. Ce n'est pas ce que vous souhaitez...

Puis elle indiqua un endroit où il pourrait s'allonger, désignant le sofa.

- Très bien... alors pour commencer, retirez votre chapeau, allongez-vous sur le dos et fermez les yeux. Respirez au rythme d'une valse lente. 3 secondes d'inspiration, pour 3 secondes d'expirations. À chaques fois que vous inspirez, vous sentez votre corps s'alourdir et entrer dans un état profond de paix. Un état de conscience parfaitement agréable. Vous vous trouvez maintenant dans une pièce. Dans cette pièce, tout au fond, il y a trois portes. L'une d'entre elle vous mènera à votre passé, une à votre présent, l'autre à votre avenir. Entrez dans celle de gauche, soit celle de votre passé.

-Très bien
Cesnij se drigea vers un panneau électronique dissimulé derrière un tableau dans le mur. Puis il pianota un code et donna a ses droïdes l'instruction de ne laisser entrer personne dans son bureau.
Ensuite il se dirigea vers la porte de bois massif et verouilla le battant à l'aide d'un lourd mécanisme en fonte.
-C'est fait, je pense que ce sera suffisant pour ce qui est des précautions à prendre
Il ôta ensuite son couvre chef libérant des mèches de cheveux bruns et indisciplinés, bouclants légèrement.
S'installant sur le fauteuil, il se détendit selon la méthode prescrite.
Au bout d'un certains temps il fût en paix, son corps ne semblant qu'à peine vivant. Il était dans un état de profonde léthargie.
Rien à voir avec les transes chamaniques frénétiques, même si un effort de volonté était également requis pour atteindre la paix.
La pièce apparue à ses yeux.
Et les fameuses portes.
Celle du présent était identique à la porte qu'il venait de verrouiller pour s'isoler dans son bureau. Il sourit.
Mais son sourire s'effaça aussitôt lorsqu'il vît la porte de son passé et celle de son futur.
L'une était une porte massive, colossale même. Un panneau de fer noir suintant la mort, la peur et le sang. D'épaisses chaînes rouillées reliées à un cadenas massif sculpté sculpté de manière à figurer un crâne ailé vérouillait la porte, en entravant une immense roue destinée à la clore.
Quant à la porte de son avenir elle était on ne peut plus explicite: un trou obscur et béant, une brèche dans l'espace temps au coeur même de son âme, donnant sur rien, le néant absolu.
Il se demanda avec une certaine ironie si Lady Marvel allait comprendre la métaphore, non sans se douter que l'évidence de la chose sautait aux yeux. Il aimerait juste lui demander ses impressions quand tout serais fini.
Il pris une profonde inspiration et se dirigea vers l'immense portail de fer.

Sa main se tendit et il caressa le métal patiné par les siècles du cadenas.
Curieusement, malgré une forme aussi évocatrice, ce crâne n'était pas la plus hostile des choses sur cette porte.
Un peu comme... un vieil ami?
Il secoua la tête.
Il regarda à sa ceinture par habitude, s'attendant à y trouver son colt.
Effectivement il s'y trouvait, mais juste à coté une grande clé de fer était accrochée.
Il l'a détacha pour l'admirer.
-Zapan...
La clé portait le symbole du gardien des enfers.
Mais qu'est-ce qui se trouvait derrière cette porte pour que l'un des septs princes infernaux symbolise son gardien?
La clé entrait parfaitement dans la serrure.
Il enclencha le mécanisme qui grinça horriblement.
Les énormes gonds de la porte pivotèrent dans le même cri apocalyptique de métal corrodé et usé.
De l'autre coté du battan, des milliers et des milliers de marques, comme les calendriers figuratif des prisonniers de longues durée.
Mais chacune de ces marques couronnait une série de plusieurs centaines de marques plus petites.
Cesnij compta deux ou trois colonne de petite marque.
Il y en avait le même nombre à chaque fois.
365.
Et il y avait probablement plus de deux-cent milles marques de plus grande taille.
La signification de ceci le heurta douloureusement.
Selon toute vraissemblance, il avait des souvenir sur plus de 200 000 ans.
Il tomba à genoux devant la porte désormais grande ouverte, vidé de toute ses forces.
La chappe de plomb qui venait de le recouvrir était lourde de toutes les expériences, personnes, sentiments, actes réalisés ou non, perdus à jamais dans le flot impétueux des ans.
Il regarda ses mains en ôtant ses gants, constatant qu'elles étaient relativements jeunes. Elle semblait appartenir à un homme dans la fleur de l'âge, quarante ans au plus.
Alors que la poussière de ses os aurait dû depuis longtemps se dispersser à travers l'espace et les ans.
Il restait là à contempler ses mains abattu.
Un vent glacial souffla depuis la porte.
Il leva les yeux et contempla une silouhete immense, qui occuppait tout l'espace de la porte, et qui pourtant semblait diaphane.
Un être éthéré vêtu d'amples robes noires lacérées et élimées se tenait roide.
D'immenses ailes noires étaient rabattues dans son dos, mais sa stature n'était en rien dimminué par le fait que ses attributs ne soient pas mis en évidence, sa prestence étant écrasante.
Un gouffre noir et béant marquait l'emplacement du visage, comparable à la porte de son avenir, mais il était impossible de dire si s'était le fait de la capuche qui le masquait ou la nature même de l'être qui donnait cette impression.
Bienvenu Cesnij, Jonathan, Wotan, Thor, Ulrich, Firis, Golgoth, et tous les titres que les hommes te conférèrent au fil de leurs légendes. Bienvenu fils dans le pays de tes souvenirs. Je t'attend depuis mil ans déjà. Il n'est que temps que nous nous rencontrions.
Le doigt glacé de la mort se posa sur lui.
Et cesnij mourût

Alana qui avait assisté à la scène en était choquée. Choquée de voir qu'elle avait fait tout ce chemin avec lui pour qu'il meurt sur le seul de la porte de son passé. Et puis quoi après ? Il était mort et là où il allait, elle ne pourrait pas le suivre.

La jeune femme s'approcha du spectre de la mort et s'adressa à lui ;

- Non mais ça va pas ? Vous aurriez pû lui laisser une chance, il était venu pour voir ses souvenirs du passé... pas pour crever... et là, il meurt sans même en avoir vu la moindre parcelle. Vous parlez d'une manière de traiter les gens ! C'est pas parce que vous êtes "La mort" que vous devez procéder de cette manière... Vous n'avez pas une sorte de protocole à suivre ? Le genre de protocole où... vous devez intervenir SEULEMENT EN DES CIRCONSTANCES INCROYABLES ? C'est pas ce que je qualifie d'incroyable ça... Rendez-lui la vie ou je vous jure que même mort, vous allez m'avoir sur votre chemin ! Cet être a des droits ! Comme tout le monde merde ! Je vais en référer au tribunal infernal vous allez voir ! Vous n'aviez aucun droit de lui prendre la vie. Il n'était ni malade, quant à l'âge, si vous vouliez le cueillir, il fallait le faire avant que je l'emmène ici et il n'avait aucune blessures ou malaise. Alors rendez-lui la vie immédiatement avant que je fasse appel au tribunal infernal pour "Abus de mort sur personne en pleine santé et non mourante". Si vous vous croyez en dehors des lois, je vais vous montrer que ce n'est pas le cas !

Alana laissait aller sa frustration jusqu'au maximum. Ça lui faisait du bien de se défouler. Elle savait que le spectre l'entendait... Cesnij, quant à lui, était mort alors peu importe qu'elle intervienne ou pas.

Hors-Jeu a écrit:

Alana est frustrée !

[Hrp: t'en fait pas je ne te laisse pas sur le bas coté de la route, je trouvais juste ça marrant de pouvoir te faire intervenir directement ]
-Calmez vous mortelle, vous ne comprenez même pas à qui vous vous adressez.

Azraël déploya ses immenses ailes noires. Elles avaient peine à être contenue malgré la relative grandeur de la pièce.

-Sachez que vous n'envisagez pas non plus correctemment qu'elle est cette créature. C'est une des XXII arcanes majeures. Mais c'est un faux, une contrefaçon. De moi-même.

Son aura d'un froid absolu s'étendait dans la pièce comme un cancer dans le corps d'un patient en phase terminale.

Si j'étais un homme ce serait ce qu'on appelle, un fils, un héritier. Mais je suis immortel, omniscient et permanent, et ce n'est qu'une pâle copie de moi même.

Ses ailes frémissaient d'une manière surnaturelle, comme un voile trop fin et étiré pour la sphère matérielle.

Il est l'arcane sans nom, au même titre que moi, et il ne peut mourrir, il est juste en voyage. Bien plus profondémment à l'intérieur du temps que de lui-même j'en ai peur. Il n'est pas prêt pour certaine choses quoi qu'il en dise. Je suis lui et il est moi, et je suis le gardien. Hors il risque de briser le sceau.

L'extrême noirceur qui se terrait dans sa capuche s'approcha du visage d'Alana.


-Je suis Cesnij Voron, vous ne l'aviez pas compris?

Et l'ange disparut dans une lumière irradiant la froideur et la mort.

Cesnij s'éveilla, pâle et froid comme la mort

[hrp: ahaha lol, désolé elle était facile celle là]


-Hu? Mes hommages Lady, mais il s'est passé quoi exactement?

Il avait oublié l'ellipse qu'il avait vécu après l'arrivé d'Azraël.