Redskin Tavern, 5 eye's place.

-Bien
Cesnij pointa du doigt le Jukebox qui jouait une mélodie tribale d'il ne savit quel monde au juste.
Il changea, la mélopée étant trop émotionnellement chargé.
Il tomba sur Born In USA de Springsteen.
Il laissa et s'installa en face d'Alana. Le droïde avai appremment décidé qu'il était mieux de se faire la main sur le smoothie de Cesnij avant d'en servir un aux clients. De sorte que le sien était particulièrement... crémeux.
Il se détendit en faisant craquer ses doigts, et il regarda posémment la jeune femme.
-Je voudrais savoir qui vous êtes exactement. Tout à l'heure vous avez parlé de tenir votre rang, vous êtes d'une noble lignée?
Il posa son dos dans le large fauteuil de vynile qui craqua délicieusement dans son dos lorsqu'il entra en contact.
Du matériel neuf.
Il inspira proffondémment pour sentir les relents de plastiques moulés par dessus l'odeur de graillon et d'éther qui flottait dans le bar.
Ensuite il attendit patiemment la réponse d'Alana en sirotant calmement sa purée de fruit.

Cesnij sourit.
-Je vous comprend. J'ai tendance à ne pas aimer les nobles, et je suis heureux que vous n'aspiriez pas aux bassesses et vanités que ces gens prennent encore pour des vertus.
Des souvenirs lui revînrent, nottament celui du prince de l'apocalypse, de l'antéchrist, le pestilant tel que le Liber Theocritus le décrivait.
Oui les nobles l'étaient tant qu'ils ne concevaient pas d'acquérir le pouvoir pour ce qu'il apportait.
-Je préfère vous considérer comme une amie que comme une princesse, et voyez-vous Lady, même si j'ai quelques manières, je ne suis pas spécialement taillé pour le grand monde.
Il grimaça comme un garnement et rit encore.
Puis il continua d'avaler la purée de fruit.
Elle était tellement sirupeuse qu'il eût un haut le coeur.
Décidemment, son droïde le prenait vraiment pour un cobaye.
Il avait interêt à avoir réussi celui d'Alana à ce compte là.
Il décapsula son cola d'un coup de dent.
Le goût sucré était exagéré, mais les bulles lui chatouillaient gentiment le palet.
-Vous vous sentez chez vous à Totena?

- Plus ou moins... Je dois dire... Il m'arrive de voir des gens qui viennent de là où je viens et à ce moment là, je revois les paysages merveilleux qui s'y trouvent, mais voilà un petit moment et comme je disais, s'ils me voient ou savent qui je suis, ils risquent de me forcer à retourner à Sélénia et d'épouser le crétin qu'on m'a choisi pour époux.

Elle prit de nouveau une gorgée de son breuvage qu'elle appréciait de plus en plus.

- Autrement, je ne sais pas toujours où je vais être le lendemain. Mon seul espoir de ne pas être capturée et emmenée de force est de toujours rester en mouvement. Si je m'arrête quelque part, je ne peux pas y rester trop longtemps et ça génère une tension... tellement forte que lorsque j'arrive dans un endroit où je me sens en sécurité, je risque de tomber endormie.

La jeune femme passa sa main dans sa chevelure blanche et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille.

Cesnij haussa un de ses épais sourcil noir.
-Mais vous n'en avez pas assez de fuir?
Le cola termina de se vider dans son estomac et commença à le chatouiller à cet endroit.
Les bulles.
Il sourit.
Après la tension des longues minutes passées dans son bureau, la conversation lui semblait plus légère qu'une plume, bien que le sujet en fût grave.
-Ce bar est un hôtel particulier, et si vous voulez en faire un point de chute, il y à des appartements dans les étages.
Il hocha la tête.
-Et ne refusez pas avant d'avoir réfléchi, je vous DOIS au moins cela.
La bouteille de cola fût enlevé de la table par un droïde et cesnij alluma de nouveau une cigarette, après avoir méticuleusement roulé son tabac dans le papier jauni et agé.
Il tourna sa tête de manière à ce que son profil "vierge" soit tourné vers Alana, pour qu'il puisse cracher sa fumée vers la salle.
Ses pieds se posèrent sur un tabouret qui traînait là, et il commença à se détendre un peu.
-Puis, il y a toujours des solutions plus.... radicales a votre problème. Mais je doute que vous y souscriviez.
Le jukebox se tût, Springsteen ayant fini son pamphlet musical contre son pays engagé au viêt-nam. Cesnij claqua des doigts et on bientôt un groupe de folk Escote chantait d'envoûtantes mélopées accompagnée par des instruments à cordes et à vent d'un autre âge.
L'atmosphère du bar devînt oudain un peu plus celtique qu' étatsunienne.
Cela plaisait de manière égale à Cesnij.
Il poursuivit la conversation.
-Qu'en pensez vous Lady? Pour l'un ou l'autre je veu dire.

Alana soupira longuement avant de répondre à Cesnij sur le sujet de la fuite.

- Certes, j'en ai ras-le-bol de toujours fuir et de toujours chercher à éviter les gens qui me poursuivent, mais que puis-je faire de plus ?

Les paroles de ce dernier lui donnèrent une petite lueur d'espoir qui ne dura malheureusement qu'un petit instant.

- Oh, vous êtes très gentil, mais j'ai bien peur que votre établissement ainsi que vous même ne courent un grand risque puisque ces hommes sont prêt à tout pour me retrouver. À l'heure qu'il est, ils sont sans doute en train d'interroger mentalement, par télépathie tous les habitants de la ville pour me retrouver et je doute qu'ils ne soient cléments lorsqu'ils sauront où je suis. Je... je ne puis accepter votre offre, si tentante soit-elle... Je ne pourrais accepter de vous faire courrir un tel risque. Sachez que la contrée qui me recherche particulièrement, est voisine à celle de mon père et bien qu'ayant autrefois été nos alliés, ils sont devenus avares et sans scrupules. Croyez-moi, je voudrais à tout prix éviter un bain de sang... Ce serait terrible... Je n'ose même pas imaginer tout ce qui pourrait arriver tellement c'est affreux... Je n'ai qu'à penser à ce pauvre village situé en bordure de Sélénia... les pauvres... ils ont vu leurs maisons ravagées par les flâmes, leurs femmes et leurs enfants ont été kidnappés, torturés, les femmes elles, violées et les hommes ont été exécutés tels des bêtes. Oh... Jamais je ne permettrai qu'on ne fasse subir ce sort aux habitants de Totena... Jamais...

Cesnij haussa les épaules.
-Je ne vous rpopose pas cela à la légère Lady. Il me semble avoir fait la guerre. En fait je crois que j'ai fait plus de guerre qu'une civilisation ne peu en supoporter. Et pourtant je crois que ce qui m'a jeté dans ses bras, se sont des horreurs telles que vous les décrivez
Il releva son chapeau, sortit son pistolet et le posa sur la table.
Un objet de métal inerte et brillant.
Il en fît jouer le mécanisme.
-Je ne sais pas exactement combien j'en ai tué, ni combien j'en tuerais encore, mais le sang de ces gens souille cet objet, et par lui moi-même suis souillé. Or, j'ai donné vie à cet objet.
Il cessa de faire tourner le barillet dans sa chambre et regarda Alana droit dans les yeux.
-Suis-je un meurtrier? Peut-être. Ceux que mon arme à occis peuvent seuls en êtres témoins, et hélas, ils sont morts. Je souhaiterait simplement dire ceci; ce n'est pas juste que vous soyez pourchassé, pas plus que le fait que ces gens se croient aptes à raser des villages de la carte pour vous trouver, ou envahir des contrées entières.
Il enleva ses bottes de dessus le tabouret et les cala sous la table.
Puis il enleva son lourd manteaux de cuir, ses gants et son chapeau, posa le tout sur le siège et regarda Alana dans les yeux.
-Maintenant j'ai l'air d'un homme comme les autres, mortel et plutôt innofensif, sauf si l'on prend en compte le fait que j'ai plus de 200 000 ans, et que je suis toujours aussi leste et vif qu'à vingts.
Il essayait de faire comprendre une chose à Alana.
-Mais croyez vous que je sois le seul dans mon genre à Totena? Neni. Au moins une personne que j'ai croisé semble disposer de capacités similaires à celles que vous m'avez aidé à (re)découvrir. Et quelque chose me dit que la majorité de ces gens ne sont pas sépcialement des vieux sages pacifiques.
Il désigna la ville par l'une des fenêtres aux vitraux colorés, qui déformaient le jour comme un jeu d'eau.
-Ils sauront défendre cet endroit.
Puis il reposa sa main sur la table, et commença lentement à faire tourner son revolver sur lui même.
-Ce que je vous propose ce n'est pas de vous défendre, mais d'attaquer...

Le regard de ce dernier se faisant insistant, sans doute plus confiant que le sien, la demoiselle abaissa son regard vers son breuvage qu'elle savourait. Tenant la paille entre deux doigts de façon délicate à ne pas écraser la paille et à boire lentement, elle émit un soupir.

- Vous avez réussi à faire face à votre passé, alors que moi je fuis sans cesse le mien. J'ai beau essayer d'y faire face, chaques fois c'est toujours pareille. J'ai l'impression que je suis dans une impasse et qu'il n'y a pas de solutions possibles...

Elle soupira, désespérée. Elle ressentait à la fois de la tristesse, sans toutefois que des larmes coulent de ses yeux mais en même temps, un profond désespoir l'animait. Elle appuya son coude sur la table devant elle et cala son menton dans sa main afin de soutenir sa tête comme si elle était trop lourde pour se soutenir toute seule.

- Je ne sais plus quoi faire... J'entends sans cesse ces voix dans ma tête qui me disent de foncer mais je ne me sens pas la force de le faire parce que chaques fois que je le fais sans en avoir la force, je tombe dans l'abysse de la souffrance. Si je le voulais... je pourrais sortir mon épée et combattre, mais qui suis-je pour ôter la vie à des gens... Oh certes, mon épée a déjà pourfendue des êtres vivants. Ceux qui s'en sont pris à ma vie et ça je le jure, s'il en est d'autres, ils subiront le même sort... mais n'empêche que je n'aime pas avoir à me servir de mon épée. Chaques fois que je tue un être, une partie de son âme reste avec moi et... me hante.

Les mains nues de Cesnij quittèrent la table. L'une resat suspendue en l'air, mais l'autre effleura la joue d'Alana.
-Croyez moi, tous nous avons ce fardeau. Même le plus vil assassin doit faire face aux démons qu'il à créé.
Puis il cessa son geste, et repris son psitolet.
-J'étais une arme, comme ce pistolet. J'étais celle d'Azraël. Je suis lui au même titre que cette arme est moi, vous me saisissez?
L'objet mortel et magnifique brillait doucement dans l'éclat jaune des luminaires du bar, et des rayons du soleil passant à travers les cases de cette couleur dans le vitrail géométrique.
-D'une certain manière, je serais toujours une arme, mais si je peu servir d'autres but... que les siens, je me porte volontaire.
Il repris ses affaires, et se revêtit.
-Je ne suis pas un chevalier, ni même un galant homme, mais je sais quand il faut partir en quête.
Il se saisit de la main frêle d'Alana, dans sa main droite qu'il n'avait pas encore recouvert de son gantelet de cuir.
-Est-ce que vous acceptez qu'un homme se batte pour vous?

La main qu'il avait passé sur sa joue se voyait rassurante. Très peu de mains avaient touché son visage depuis qu'elle était princesse. Même son père n'avait pas bénéficié de ce privilège si on pouvait le qualifier ainsi. Chaques fois que quelqu'un tentait de toucher son visage, la demoiselle se détournait. Alana regarda le pistolet et remarqua à quel point cette correspondance, voir, cette comparaison pouvait faire un sens avec sa situation actuelle.

- Je crois vivre le même genre de situation que vous présentement concernant ce pistolet. Peut-être avez-vous ... mieux encaissé votre état d'arme que moi. Sans aucun doute même. Pour ma part, j'ai terriblement de difficulté à l'accepter, voir à l'assûmer. J'ignore ce qu'il faut faire pour tourner la page... Je l'ignore totalement...

Elle avait peine à s'imaginer qu'il ne soit pas un galant homme. Après toute la gentillesse dont il avait fait preuve envers elle.

- Que me dites-vous là, je ne suis pas certaine de pouvoir croire en votre manque de galanterie. Vous vous êtes montré plus que galant envers moi et ce, sans même connaître mon rang. Comment osez-vous prétendre que vous ne l'êtes pas ? Vous savez, on a tous nos manières, nos formes de galanteries mais pour ma part, je crois qu'en chaque homme, se trouve un prince charmant, dont la seule dépendance est l'amour.

Le voyant se revêtir, Alana s'empressa de terminer son breuvage délicieux. Le voyant lui tendre la main et écoutant ses propos, elle n'était pas certaine de bien comprendre.

- M'aider ? M-mais en échange de quoi ? Je n'ai aucune idée de comment vous aider en retour... je ... je n'ai... L'idée de tuer d'autres gens me peine... offrir à cet ange de nouvelles offrandes me donne des frissons. Déjà que son seul souvenir me trouble, je ne me plairais pas à lui offrir ce qu'il demande. Je n'ai pas demandé à apprendre l'art du combat pour tuer... mais pour me défendre... Ma priorité est de neutraliser mes ennemis, non de les éliminer... Si pour cela, je dois m'en prendre à un de leurs proches, histoire qu'ils aillent voir ailleurs, je le fais, mais pour le reste... Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter un massacre, mais il est des fois où c'est inévitable...

Elle saisit la main qu'on lui tendait. Sa peau délicate entrant en contact avec celle de l'homme qui lui adressait la parole.

- J'ai l'impression d'être un loup qui refuse de manger de la viande... dit-elle avec une pointe d'ironie.

- Vous voyez un peu ma situation ?

Cesnij voyait parfaitement.
-Aucun loup ne devient agneau, mais bon nombre d'agneaux se découvrent carnivores.
Il revînt sur le sujet de l'ange exterminateur.
-Il ne tire pas son pouvoir de la mort. c'est un passeur, la plupart du temps, sauf lorsque la sentance est exceptionnelle. Comme ce jour que j'ai revécu il y a peu.
Il sourit.
-C'est étrange, je croyais que l'apocalypse se trouvait devant nous, pas derrière.
Il alla dans son bureau et revînt avec une besace. Elle contenait certaines petites choses, dont il aurait besoin.
-jJ ne vous demande pas de tuer, mais de me laisser le faire. Je suis un outil, utilisez moi. Quand à ce que vous me devriez éventuellement, disons que vous me pairez un verre?
Il éclata de rire et chargea le sac dans son dos.
Il prîs son revolver, en vérifia le mécanisme d'une main, puis d'un mouvement ample du poignet le referma d'un coup sec.
Il était chargé et prêt à distribuer des sentances.
-Allons-y.
Ses pieds le mennèrent à la porte.
Comme ils avaient toujours mené son corps.
Un seuil, puis un autre.
Toujours.
Mais maintenant il allait chasser.
Et de tous les sports, il lui semblât que c'était celui qu'il avait le plus pratiqué.

Alana le regarda faire et prendre ses affaire avec curiosité.

* Partir pour un voyage ? Mais pour aller où ? Et pour y faire quoi ? *

La jeune femme le fixa de son regard bleu pâle en se demandant si cet homme qui avait déjà plusieurs années d'expérience savait exactement ce qu'il préparait. Elle n'était pas certaine de savoir si ce dernier souhaitait l'accompagner dans son ancien "chez elle", ce qui autrement dit est Sélénia ou bien s'il se préparait simplement à se promener avec elle. Les questions étaient nombreuses dans sa tête alors qu'elle osa enfin prononcer une partie de son intrigue.

- On va où comme ça ?

Cesnij haussa les épaules.
-Chasser. Et j'aimerais avoir des informations concernant qui je doit tuer. Je ne vous demande plus votre avis, sauf si vous n'en avez pas assez de vous faire pourchasser à travers le multivers.
Il revérifia son colt, le repassa à sa ceinture, puis finalement parla.
-Vous êtes pour?

Cesnij hocha la tête
-Je ne vous demande pas de participer, ni même d'être présente, je veux des informations, et je me... débarasserais de votre problème.
Pourquoi est-ce que les gens refusaient de penser que le samsara allaient les tirer d'affaire?
Il savait qu'il ne fonctionnait plus sur l'écorce, et qu'ici il devait relever du mythe ou de la religion, mais enfin, à part lui, existait-il un seul être qui ne soit pas pris dans le long cycle?
Il en doutait.
Il regarda Alana, et la détermination qu'elle mettait à vouloir épargner la vie de criminelle notoire l'aurait presque touché si son énérgie n'allait pas dans le même temps vers la négation même du samsara.
-Considérez qu'ils vont se réincarner, que c'est une opportunité qu'ils deviennent des êtres meilleurs.
Il sortit certains de ses instruments, conscient qu'il en avait pour u bout de temps.
Il ricana en faisant claquer un fusil à longue crosse de noyer ornementées de runes or et argent.
Le canon était sale il faudrait le nettoyer.
-Ce sera peut-être quelque-chose d'amusant, comme des limaces ou du lichen. Peut-être les deux.
Il ricana de plus belle.
La situation lui était parfaitement inconnue.
Il supposait que tuer des gens, qui plus es de sang froid, dans ce monde, comme d'ans d'autres, devait être répréhensible.
Mais il ne supportait plus l'innaction et l'ennui.
Ses réfléxes se rouillaient, et qui plus es, la vieille rengaine de sa vie retrottait comme jadis dans son crâne; fait le bien autour de toi Cesnij, prend les vies des méchants, mais garde toi d'ôter celle des bons.
Une maxime sybilline, qu'il avait maintes fois interpété.
Et pour le coup, l'interprétation était limité au strict minimum.
-Considérez vous que ce que je souhaite entreprendre pour vous soit un service ou une gène, j'entend bien qu'il n'est pas charitable d'ôter la vie de quelqu'un, mais d'après vos propres dire ce ne sont pas là de charitables âmes.
Il termina de nettoyer les deux canons de son fusil et le chargea avec de longues balles fuselées, recouvertes de runes leur conférent une puissance calorifique équivalente au souffle d'un dragon.
-Est-ce vraiment mal, et surtout belliciste, de se débarasser de nusiibles de cette espèce?
Il rengea le fusil dans sa besace.
-D'autant que seul un service de ce genre semble être à la mesure de la dette que j'ai envers vous.
Il releva son chapeau de sur sa tête.
-Toutefois, si vous me trouvez trop éxpéditif, je conçoit volontiers de mettre ce service sur votre ardoise, et de vous le rendre une autre fois. Ou tout autre service d'ailleurs. Quant à la proposition initiale, j'y souscris toujours. Qu'en pensez vous?
Ses yeux noirs sondèrent profondèment les pupilles mauves de la jeune femme.

Alana fut parcourue d'un frisson d'effroid. Sa gorge se serra tant elle n'était pas à l'aise avec ce sujet.

- Ces gens ne sont pas dupes Cesnij. Ils ne se laisseront pas avoir aussi facilement j'en ai peur. Ils sont ultra-sensoriels, vos moindres pensées, ils les perçoivent, vos moindres intentions, peurs, souvenirs... Même moi j'ai du mal à faire face à l'un d'entre eux...

Un grand craquement se fit entendre suivit d'un bruit sourd. Alana sursauta et regarda en direction du bruit. Un homme avec une stature plutôt imposante se tenait dans le cadre de ce qui quelques instants plutôt avait été la porte. Sans même jetter un coup d'oeil autour, son regard se fixa immédiatement vers Alana.

- Toi, il y a longtemps que je te cherches... Tu croyais que de rester en mouvement t'aurais gardé de moi ? Allez... viens avec moi et j'épargnerai tes amis. Si tu résistes, ou que ton ami fait quelque gestes que ce soit, il va aller rejoindre ses ancêtres.

Alana abaissa son regard au sol.

- Pas ici Marius, viens dehors si tu veux m'affronter.
- Oh... tu crois que je suis là pour t'affronter ma jolie ? À vrai dire, il y a une jolie somme sur ta tête en ce moment. Tant à Sélénia que de la part de notre chef. Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser filer comme ça alors que tout Sélénia est à ta recherche hein ? Allons donc, tu savais que je viendrais te chercher.
- Qu'est-ce que tu vas faire si je te suis.
- Te ramener tranquillement... et peut-être plus, qui sait...? lança-t'il avec un sourire pervers qui dégoûta la jeune femme.
- Et à quel clan ?
- Le plus offrant voyons... tu le sais bien... Oh et ... dis à ton ami de se tenir tranquille s'il ne veut pas avoir une attroce migraine. dit-il en prenant une croustille dans un bol sur la table.

Cesnij souriat à pleine dents.
-Alors c'est "ça" le problème?
Il agita ses doigts autour de la crosse de Mjolnir.
-Disons que je ne suis pas vraiment, impressioné.
Ses yeux se plissèrent jusqu'à se rétrécir à deux fentes.
Il n'appréciait pas qu'on parle de lui comme s'il n'était pas là. D'autant plus que la porte de son bar venait d'éclater en un certains nombres d'échardes de bois et de planches brisées.
Il alluma une cigarette et commença à tirer dessus.
-J'aimerais que la lavette veuille bien se recentrer sur ce qui pourrait s'avérer être un problème pour elle.
Son manteau était calé derrière son holster laissant luire faiblement le métal froid et terne de l'arme.
Une menace sourde et un parfum embaumant de mort suintait de son arme, et de son corps bientôt.
Ses sens s'aiguisaient de nouveau et sa perception des choses s'accentuait.
Le moindre mouvement des particules de l'air s'entrechoquant hurlait dans son esprit comme les banshees antiques, et le crissement des acariens sur le parquet provoquait des vibrations digne de secousses telluriques.
La seule différence était le relatif silence, le vide laissait par le "Chant".
Pas une grande perte.
Il jeta l'alumette qui avait servi à allumer sa cigarette. Elle tomba au sol en quelques battements de cils, mais il pu détailler les moindres variations de sa trajectoire accidentée. L'air sifflant autour du bois rugueux faisait autant de vacarme qu'un réacteur de Tupolev au décollage.
Il parla avec ce qui lui semblait être une longueur exagérée, comme la bande d'un film sonorisé passé au ralentit.
-Regarde ta mort en face larve.
Il porta la main à son holster, dégaina et pointa l'arme sur le front de l'autre avant que le coeur de l'autre n'ai battu une seule fois, son doigt ayant presque totalement pressé la détente.
*Est-ce que je tire?*
La question mentale s'adressait autant à la larve qu'à la Lady.

L'homme ne porta que très peu attention au chamane qui lui tenait tête. Alana, quant à elle, maintenait son regard sur l'intru qui se tenait en face d'elle. Elle ferma les yeux, rassemblant ce qui lui restait de forces et réouvrit les yeux pour les fixer de nouveau sur Marius.

Sans même faire un mouvement, une aura noire entoura l'homme telle une brûme et se concentra vers les mains de ce dernier qui étaient ouvertes. L'homme n'avait en rien perdu de son regard à la fois froid et malin. Une douce lueur de vengeance transparaissait à travers son regard indigo. La brûme noire s'enroula autour du canon du pistolet de Cesnij et pénétra en son intérieur, puis s'enroula autour du bras de ce dernier et finit par entourer totalement le Corbeau. L'énergie noire élimina les particules d'oxygène qui entouraient son attaquant, nuisant à sa respiration et à sa vision. L'homme ne bougea pas d'un poil pendant l'opération. Alors que le Corbeau semblait s'affaiblir, il s'approcha d'Alana, lui prenant le menton dans la main et le tenant avec une certaine pression.

- Suis-moi sans discuter et il vivra. Fais ta maline et tentes de m'échapper et vous mourrez tous les deux dans d'attroces souffrances...

Alana dont l'énergie était déjà concentrée la dirigea vers son protecteur pour l'aider à respirer. Cependant, elle ne faisait pas le poid contre les énergies de son agresseur, surtout si elle devait veiller à la sécurité de Cesnij. Si aumoins, elle pouvait empêcher l'autre homme de le tuer, ce serait bien... L'homme perçut ses pensées. Il l'entoura elle aussi de la même brûme qui entourait Cesnij. Alana tomba à genoux et se mit à tousser, jusqu'à épuisement, ce qui vint après quelques minutes. Elle ressentait une très forte migraine et elle avait la gorge en feu. Elle jetta un dernier regard à Cesnij qui semblait plus résistant qu'elle avant de s'effondrer et de s'endormir, épuisée.

- Par...don........ Ces...nij... dit-elle d'une voix étouffée...

*Une aura... d'ombre*
Cesnij commençait à se sentir opressé. Mais sa cage toracique était large, et la vitesse à laquelle fonctionnait son métabolysme n'augmentait en rien la vitesse à laquelle il brûlait les particules d'oxygènes de son sang.
Cependant la magie de l'autre était d'un niveau fort appréciable.
Il se remmémora les guerres de Nathan. Tient quel nom étrange.
Et l'épeiste.
Cet homme qui marchait seul dans le désert. Un laquais, mais quel homme.
Nathan... Un ange.
L'humain suprême. Et il l'avait vaincu.
Ainsi que les cavaliers.
Comment plier devant un tel vermisseau lorsqu'on avait soumis de tels adversaires?
*En t'oubliant*
Cesnij fût prit d'un frisson, s'attendant presque à la présence obscure de Azraël, venu une fois pour toute le délivrer de ses devoirs.
Mais non, s'était juste son esprit en train d'asphyxier qui projetait dans sa tête des conseils dont il avait besoin, avec la voix de son père.
Soudain il sentit.
L'ancien pouvoir, son pouuvoir. Celui de YVH.
Les éclairs bleus commencèrent à entourer sa silhouette, et Mjolnir crépitait d'énérgie bleutée. Les flammèches léchaient ses joues et Arachnées s'affolait.
Dans son esprit il émit un rire glacial.
-Tout ça pour..ça? Un si misérable insecte me forçant à me retrouver moi même? Quelle ironie.
L'aura bienfaisante d'Alana avait permis à son corps de faire réémerger le pouvoir.
Mais une énérgie aussi intense allait elle être contrôlée dans cette situation?
*Souviens toi d'Atalantide, tes pouvoirs ne doivent pas être descéllés pour si peu. Concentre toi.*
Il décida donc de faire refluer la marée de tonnerre et d'éclair qui s'épenchait de lui, et il leva Mjolnir.
Son bras était parcouru de feufollets bleuâtres qui lachaient de temps à autres des arcs électriques sporadiques.
Le jukebox éclata.
Mjolnir rayonnait d'un éclat insoutenable.
Le tir partit, comme le tonnerre divin, le jour du jugement.
La cordite empuentit l'air.
Et le silence se fît.

Depuis qu'Alana était tombée épuisée, l'aura sombre qui l'entourait avait disparue. L'homme la surveillait toujours mais il ne l'empêchait plus de respirer puisque l'instinct de survie de la demoiselle était entré en jeu. Elle en aurait la nausée et la migraine pour quelques jours aumoins mais elle survivrait. Un coup de tonnerre fit éclater le jukebox près de l'intru. Marius qui avait déjà assisté à des démonstrations de ce genre ne broncha pas d'un poil. Sur le corps de Cesnij, on pouvait voir des éclairs bleutés démontrant son énergie rechargée.

- Ah... comme ça tu veux jouer Corbeau... Eh bien on peut jouer.

Il concentra une boule d'énergies dans sa main. On pouvait voir les flammes et l'aura noire se mélanger ensemble. Alana s'éveilla lentement, s'assoyant sur le sol, tremblottante, se tenant la tête à deux mains tant sa migraine était insoutenable. Elle sentait le sang qui passait par ses tempes et cela lui faisait la sensation de coups de marteaux. Elle jetta un bref coup d'oeil à son partenaire et à Marius avant de mettre la main devant sa bouche prise d'une nausée soudaine. Ses cheveux blancs étaient tout en bataille. Une brève odeur de cordite régnait dans l'air sans toutefois qu'il n'y ait de fûmée. Le matériel était souvent utilisée dans la fabrication de bombes ou comme carburant pour les fusées. Pendant l'espace d'un instant Alana se demanda pourquoi il y avait de la cordite dans ce qui semblait être un bar mais elle s'en soucia moin lorsqu'elle vit le regard que lui jettait Marius.

Cesnij jura.
-Merde, j'aurais dût m'en douter, les balles en nickel ne valent pas un pet de lapin comme projectiles galvanisés.
La poudre avait simplement explosé et fait fondre la balle, enfumant l'air autour d'eux avec la même intensité que la cigarette qu'il avait aux lèvres.
Cesnij réfréna cependant l'intensité des énérgies qui enflaient en lui. Son corps n'avait plus eût l'habitude de tels débordments depuis la chute de la cité Atalantine, il y avait 12 000 ans de cela.
Et de plus, il ne s'apprêtait pas à rayer un continent de la surface de la terre.
Il fît jaillir de son logement les alvéoles du chargeur et en sortit les balles d'un geste sec du poignet. Elles commencèrent à choir, lorsqu'il tapa sur son ceinturon avec une grande violence et une célérité démentielle.
Ses réflexes avaient retrouvés leur niveau d'antan, et les balles de Draconite fusèrent droit en l'air.
Il les intecepta de manière à ce que chaque balle arrive dans un des logements de la chambre.
Puis il la fît réintégrer le corps de l'arme.
Le temps nécessaire à l'opération avait été si cours que les balles qu'il avait remplacé par celles de Draconites n'avaient pas encore touchées le sol.
Lorsqu'elles le fîrent, Cesnij ouvrît le feu à deux reprises sur son adversaire, visant un oeil, et la main dans laquelle l'énérgie semblait se concentrer.
Puis il attrappa Alana par la main et la tira derrière lui.
Ce faisant, il reculait jusque devant son bureau, et protégea la jeune femme en lui passant son manteau en peau de dragon.
-C'est indestructible, il ne vous arrivera rien de fâcheux sur le plan physique si vous restez envellopé de ce manteau. Pour le reste, advienne que pourra.
Il tendit de nouveau le bras et fît feu en concentrant son énergie sur les balles.
Les projectiles magiques luirent de bleu, comme si le soleil avait décidé d'arborer de telles couleurs, et de se loger dans des projectiles mortels.
Il vida son chargeur sur son adversaire et rechargea aussi vite que la fois précédente.
Le jeu devenait amusant.

Marius regarda le cow-boy qui semblait déçu de ses projectiles et le vit les changer en une vitesse éclair tout en les chargeant d'une énergie différente de la sienne... plus électrique. Sur son visage se dressa un sourire à la fois démoniaque et sadique. Particulièrement lorsque Cesnij pointa son arme sur lui. Étrangement, les humains croient qu'ils peuvent tuer tout ce qui se trouvent à leur portée avec une arme à feu. Mais surtout, ils croient qu'ils peuvent lutter contre l'invisible et c'est ce qui rends le jeu amusant. Marius se délectait de lire les peurs dans les yeux de ses victimes à l'instant de leur mort. Celui-là subirait le même sort. Lorsqu'il avait vu Cesnij pointer son arme sur lui, les images qu'avait ce dernier en tête prenaient automatiquement forme dans sa tête, lui dévoilant ainsi les intentions de son adversaire. Après une vingtaine d'années d'expérience et d'entraînement, il serait fâcheux de ne pas être en mesure de prévoire ce genre de petites bavures. C'est d'ailleurs ce qui lui vallait d'être si redoutable et ce, même pour une communauté de télépathes qu'étaient les Séléniens. Il dressa aussitôt une barrière de protection pour arrêter les projectiles qui tombèrent au sol en entrant en contact avec le champ de force. On aurait pû les comparer à des pierres qui entraient en contact avec un mur de brique.

- Tu ne croyais tout de même pas pouvoir m'avoir avec cette arme humaine n'est-ce pas ? Oh... Si... Je suis navré. Les armes des mortels sont tellement banales, même fabriquée dans un marétiel provenant d'une créature magique. C'est fou ce que l'homme est si faible...

Alana avait assisté à la scène stupéfaite. Aucun Sélénien n'avait réussi à arrêter des balles d'armes à feu auparavant. Peut-être dans les lointaines légendes mais ce n'était après tout que des légendes. Le manteau dont elle avait été recouverte lui offrait une chaleur très intriguante. Elle commençait à redouter d'avantage celui qui représentait les forces sombres.

Puis, s'adressant à Alana l'homme ajouta ;

- Tu crois vraiment faire le poid contre moi princesse ? Au fait, tu sais que ton père est retenu en captivité en ce moment même ?

Un sourire surnois apparût alors sur le visage de l'homme à l'aura sombre.

- On prévoit son exécution le soir de la pleine lune. Oh... mais personne ne te l'avais dit ? dit-il d'une voix mielleuse et inquiétante.

Alana sentit son coeur battre à tout rompre.

- Menteur !!!! C-C'est impossible !!!!
- Et pourtant... Mais laisses-moi donc t'informer de la situation...

La jeune femme avait détecté une pointe de vérité dans l'information qu'elle venait de recevoir. Elle écouta l'homme lui raconter sa version.

- À vrai dire, c'est un peu ta faute... Lors de ton départ, les citoyens se sont rebellés contre sa majesté parce qu'ils ont crû qu'il ne voulait pas que sa fille épouse le prince. Hors, cette rumeur a été répendue par l'un de nos hommes il y a de cela un bon moment déjà et il semble que cette tactique ait très bien fonctionné jusqu'ici. Depuis, tout Sélénia est à ta recherche et ta tête est mise à prix tant à travers Sélénia que dans le multivers. Alors selon le conseil qui a été formé en majorité de gens venant de nos rangs que vous qualifiez ignoblement de mal intentionnés, il a été jugé que la meilleure méthode pour que le sort de ton traître de père soit le sacrifice et comme les jours de pleine lune sont des jours très magiques, il semblerait que la prochaine soit dans exactement trois jours... Il en vas de soit qu'une place t'es offerte au premier rang si tu souhaites y venir. dit-il en tendant la main avec une petite révérence sans relâcher sa surveillance envers l'être qui accompagnait la demoiselle.

Cesnij était amusé.
-Alors comme ça je suis un mortel?
Il éclata d'un rire cave et profond.
-Je n'en connais pas beaucoup qui aient mon âge, et moins encore qui m'aient insultés de cette façon sans en subir les conséquences.
Il se doutait que l'effet des paroles de l'autre arriverait petit à petit à saper le moral d'Alana, si ce n'était pas déjà fait.
De sorte qu'il improvisa totalement.
Il se rua sur son adversaire en concentrant l'énergie de YVH dans ses gants.
Le cuir de dragon conduisait l'énergie d'une manière moins satisfaisante que le métal de Mjolnir, mais sa devait faire l'affaire.
Il le fallait.
Tout en serrant l'arme dans son poing gauche, du droit il asséna un uppercut vers le visage de l'autre, chechrant ainsi à s'interposer entre lui et Alana, et à le rammener vers ce qui restait de la porte.
Les clients du bar étaient soit enfuis, soit morts, soit cachés dans les cuisines avec les droïdes.
Il pourrait déchainer son pouvoir sans crainte s'il parvenait à ammener l'autre assez loin de Alana pour éviter qu'elles ne finisse foudroyée et carbonisée.
-Mes excuses lady, mais cet ostrogothme paraît peu enclin à sortir de ma propriété de la seule manière acceptable.
Il cracha sa cigarette sur l'autre en même temps qu'il engageait son uppercut, et termina sa phrase.
-Les pieds devant.

L'homme qui ne s'attendait pas aux attaques physiques prit le coup en plein visage, l'envoyant au sol où il tomba sur son postérieur. Il se redressa le dos, pour s'asseoir en se frottant la mâchoire qui venait d'en prendre un coup et il dirigea son énergie vers la gorge de Cesnij où il fit une pression équivalente à celle d'un étau, serrant assez pour immobiliser, voir étouffer ou endormir, mais pas assez pour tuer. Ce faisant, Cesnij se tenait à environs 5 centimètres du sol même avec ses bottes. Marius se releva, s'époussetant, sans même relâcher sa pression. Il regarda le corbeau dans les yeux, conscient que son propre regard dégageait la fureur qu'il ressentait.

- Tu m'as surpris, pour un humain. Ta force est grande, certes mais cela ne sera pas suffisant pour m'arrêter.

Alana regarda la scène. Elle avait toujours sur elle le manteau qui lui offrait à la fois chaleur et réconfort. Les excuses de Cesnij étaient acceptées, bien qu'elle eut l'impression qu'il n'aurait pas eu besoin de les faire. En revanche, l'insinuation la rendant coupable de la situation dans laquelle son père se trouvait inquiétait la jeune femme. S'il fallait que son père subisse un châtiment pour elle, voir qu'il trouve la mort... jamais au grand jamais elle ne se le pardonnerait. Constatant que la respiration de Cesnij se faisait de plus en plus sifflante, elle cria à Marius.

- Lâches-le... tu vas le tuer !!!

Il la regarda, sans toutefois lâcher sa prise et avec un sourire satisfait. Sans doute avait-elle compris qu'il était le maître de la situation et non pas elle. Sa soumission était intriguante, à la fois jouisive. Il la détenait presque en son pouvoir... Il ne manquait plus qu'elle dise les mots et elle lui obéirait au doigt et à l'oeil... C'est tout ce qu'il attendait...

- Que peux-tu lui trouver à cet homme ? Vois, je suis bien plus charmant et je pourrais t'offrir tellement plus.
- Je ne veux pas de toi Marius...
- Je pourrais sauver ton père Alana... penses-y...

La jeune femme se couvrit les yeux de ses mains, ne sachant que penser de l'offre de Marius. Si elle se soumettait à lui, elle conduisait tous les habitants de Sélénia vers une empire basé sur la domination et sur le chaos. Si elle refusait de céder au chantage, elle perdrait la seule personne qui lui restait dans sa vie, soit son père et elle devrait vivre avec le remors toute sa vie, sans compter les peines qu'elle courerait vis à vis de son entourage et de tout le reste... et ce, sans compter Cesnij, homme qui depuis le peu de temps qu'ils se connaissaient, ne s'intéressait pas à son titre mais plutôt à elle, ce qui faisait changement du reste de la population qui connaissaient son identité. La migraine la gagna... Les pensées s'entrechoquaient dans sa boîte craniène dans de violents tourbillons.

Dans la brume de sa quasi inconscience, Cesnij trouvait la situation presque comique.
Encore une fois il se faisait étrangler par télékinésie.
C'était assez frustrant.
L'autre était assez loin et s'entretenait avec Alana.
Il saisissait des bribes de paroles, et arrivait à analyser en partie la situation grâce aux auras des deux antagonistes.
En attendant, il pensait bien pouvoir son sortir. Son bras pesait une tonne, mais il le releva lentement, sans se départir de son calme surnaturel.
Son bras ne tremblait pas, et venait s'aligner avec le visage de l'autre.
Mjolnir pesait encore plus lourd dans sa main que les plus lourdes des chaînes.
mais il tenait bon.
Il arma le chien, le tendant à l'aide de son pouce, milimmètres après millimètres, tandisque que peu à peu la brume du sommeil l'étreignait et l'attirait à lui.
Sa vision se troublait, et un voile noir encerclait peu à peu sa cible, comme une mauvaise parodie de cible de fléchettes.
Le chien armé, il pressa la détente.
Et s'évanouit.
Le projectile surnaturel s'élança dans les airs vers sa cible.